Anas rapporte :

Le Prophète (salaLlahou ‘alayhi wa salam) passa devant une femme qui sanglotait sur une tombe. Il lui dit : « Crains Dieu et sois patiente. » Elle lui répondit : « Laisse-moi tranquille, tu n’as pas été touché par le malheur qui m’accable. » C’est alors qu’on lui informa qu’il s’agissait du Prophète. Elle se rendit chez lui. Personne ne gardait sa porte. Elle lui dit alors [pour s’excuser] : « Je ne t’avais pas reconnu. » Il lui rétorqua : « La patience ne se révèle véritablement qu’aux premiers instants de l’épreuve. » [Bukhâri et Muslim]

Bien que dans certaines épreuves, comme la perte d’un être aimé, il ne soit pas toujours aisé de se montrer patient dès l’annonce du malheur, nous pouvons nous souvenir des propos du Prophète salaLlahu ‘alayhi wa salam, rapportés par Abû Hurayra :

Dieu – Exalté soit-Il – a dit : « Lorsque Je reprends à l’un de Mes serviteurs croyants l’être qu’il aime le plus au monde et qu’il se montre patient, Je ne saurais lui accorder d’autre récompense que le Paradis. » [Bukhâri]

Par ailleurs, dans des propos rapportés par Muslim nous avons l’histoire d’une femme qui a su faire preuve d’une immense sagesse et d’un comportement exemplaire face à la perte de son enfant. Inspirons-nous de son comportement et souvenons-nous de cet exemple dans nos moments de douleurs. Voici son histoire rapportée par Muslim : « Un des fils d’Abu Talha et Umm sulaym mourut. Cette dernière demanda à sa famille de ne rien dire à Abu Talha concernant la mort de son fils jusqu’à ce qu’elle-même l’en informe. Elle lui présenta son dîner qu’il mangea. Ensuite, elle mit ses plus beaux apparats puis il s’unit à elle. Lorsqu’ils eurent terminé, elle lui dit : « Abu Talha, que dirais-tu si les gens prêtaient quelque chose puis demandaient à le récupérer, pourrait-on le leur refuser ? »« Non  » répondit Abû Talha.  Elle dit alors : « Dans ce cas, demande à Dieu de te récompenser pour avoir accepté avec résignation la mort de ton fils. » Il fut pris de colère et dit : « Tu m’as laissé m’éprendre de toi et ensuite tu m’annonces la mort de mon fils ! » Il alla trouver le Prophète (salaLlahou ‘alayhi wa salam) et l’informa de ce qui s’était passé. Le Prophète (salaLlahou ‘alayhi wa salam) dit : « Que Dieu bénisse votre nuit ! ». Elle tomba enceinte.

Plus tard, l’Envoyé de Dieu (salaLlahou ‘alayhi wa salam) était en voyage et elle l’accompagnait. Le Prophète salaLlahu ‘alayhi wa salam ne revenait jamais de voyage durant la nuit. Lorsqu’ils furent proches de Médine, elle se plaignit de douleurs (dues à l’accouchement). Abu Talha se détacha alors de la caravane afin de s’occuper d’elle et l’Envoyé de Dieu reprit sa route ; Abu Talha dit alors : « Seigneur, Tu sais très bien que j’aime sortir avec l’Envoyé de Dieu quand il sort, et rentrer avec lui lorsqu’il rentre. Mais me voici retenu par ce que Tu vois. » Umm Sulaym lui dit cependant : « Abu Talha, je ne sens pas mes douleurs habituelles. Poursuis donc ta route. » Nous reprîmes alors notre chemin. Les douleurs de l’accouchement se manifestèrent véritablement dès leur arrivé à Médine. Elle mit au monde un garçon. Ma mère me dit : « Anas, ne laisse personne l’allaiter jusqu’à ce que tu l’aies porté à l’Envoyé de Dieu. » Le lendemain matin, je le remis au Prophète. »

Ainsi, il est de notre devoir de faire preuve de résignation. Ce mot, parfois mal utilisé dans la langue française, peut avoir une mauvaise connotation et prendre le sens d’abandon. Mais il faut aller  plus loin et  se pencher sur le second sens de ce mot. En effet, la résignation c’est aussi le fait « d’abandonner quelque chose en faveur de quelqu’un ».

Quelle que soit notre épreuve, nous devons faire preuve de résignation, nous en remettre pleinement et entièrement à Allah en toutes circonstances. Cultivons notre patience, prenons conscience que l’islam est en soi une des clés de la résilience , et plaçons notre confiance pleine et entière en Allah, le Seigneur des Cieux et de la Terre.

Crédit photo