Voici venu le temps d’inaugurer une nouvelle chronique tenue par Sylvie de l’excellent site My Home Bootcamp ! Move your bodies sisters !

logo MHBÊtre conseillère en fitness et nutrition tout en étant musulmane pratiquante, c’est ce que je suis, et cela rend perplexe plus d’une personne que je rencontre. Musulmans ou non, il semble que beaucoup de personnes ne voient pas de lien entre l’islam et le soin qu’une personne peut porter à son apparence, à sa forme physique et à ce qu’il y a dans son assiette.

Et pourtant, il y a dans l’application des traditions prophétiques et des ordres divins les prémisses de ce que l’on appelle le Fitness. Une invitation à optimiser sa santé pour être une communauté solide et productive. A l’heure où les musulmans ont plus que jamais besoin d’être forts, il est temps de se réapproprier ces enseignements et de prendre conscience que prendre soin de soi n’est pas simplement un droit mais un devoir pour le musulman.

Sylvie de My Home Bootcamp

Notre corps, un précieux dépôt

Les musulmans ne sont pas les plus soucieux de leur corps. Et pourtant, nous devrions plus que quiconque savoir que ce dernier est un dépôt (âmanah) qu’Allâh – soubhanahou wa ta’ala – nous a confié. Nous devrions avoir à coeur de le préserver comme nous prendrions soin d’une voiture que l’on nous a prêtée : l’utiliser de façon appropriée, lui fournir un carburant de qualité, ne pas l’exposer au danger afin de la rendre en bon état à son propriétaire. Tel est l’état d’esprit que nous devons avoir : prendre de soin de soi par le biais du sport et d’une alimentation saine pour ne pas avoir honte de l’état dans lequel nous rendrons notre corps à notre Créateur. Si les choses sont plus évidentes pour l’interdiction de l’alcool ou du tabac, le manque d’activité, un rythme de vie inapproprié ou une mauvaise alimentation peuvent s’avérer être aussi nocifs.

Notre corps, notre meilleur outil

Au-delà de ce dépôt, notre corps est un outil indispensable à notre pratique de la religion. Prier correctement jusqu’à un âge avancé requière de conserver une certaine souplesse, veiller la nuit en prière implique une bonne gestion de son énergie, jeûner régulièrement n’est pas possible dans le cas de certaines maladies, multiplier les actions surérogatoires et aider ses frères et soeurs n’est pas possible pour celui qui est gagné par la fatigue et la paresse. Si Allâh dans Sa grande miséricorde a accordé des dispenses en cas de nécessité, que penser de celui qui se met lui-même dans l’incapacité de remplir son devoir de musulman ? Nous ne pouvons pas nous plaindre ou justifier des allègements par un état dont nous sommes nous-mêmes à l’origine.

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Notre force dans le retour à la sunnah

Le Prophète – sallaLlahu ‘alayhi wa salam – et les compagnons sont les meilleurs exemples qui soient en terme de Fitness. Ils effectuaient des tâches difficiles, chassaient et élevaient les bêtes pour se nourrir, parcouraient de longues distances en marchant lors de leurs expéditions, mangeaient avec modération des aliments naturels, jeûnaient régulièrement. Outre leur niveau de foi inégalable, la force qui était la leur s’explique en partie également par le mode de vie sain de l’époque. D’ailleurs, je remarque que beaucoup d’actes conseillés par le Prophète – sallaLlahu ‘alayhi wa salam – sont maintenant prisés dans le monde du Fitness : le jeûne, les siestes, la position assise au sol ou encore le fait de manger avec les mains, etc.

Pourquoi ne pas nous réapproprier cet héritage ? Car le problème est bien plus large que la sphère individuelle. Pour une communauté forte il faut des individus forts et volontaires, mentalement et physiquement, cela se crée et s’entretient.

Il n’y a donc rien d’artificiel là-dedans, au contraire. Ayons conscience des conséquences que nos choix de vie ont sur notre santé, notre pratique, nos familles et notre communauté. Commençons aujourd’hui, et ne cherchons pas d’excuse pour retarder. Aucun effort n’est négligeable, tant que l’on a la volonté de s’améliorer et de continuer.