Un beau matin de printemps, un fermier et son fils emmenaient leur âne au marché pour le vendre.

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Le père et son fils marchaient et l’âne les suivait. A peine avaient-ils fait quelques pas qu’ils rencontrèrent un groupe de filles marchant dans la direction opposée.

«- Regardez-les ! » s’est exclamée une des filles en montrant le fermier du doigt, « Qu’ils sont idiots ! Ils marchent à pied alors qu’ils pourraient monter sur leur âne 

Entendant cela, le vieil homme dit tranquillement à son fils de monter à l’arrière de l’âne puis ils continuèrent leur chemin en direction du marché… Ils passèrent devant un groupe d’hommes assis sur le côté de la route et le fermier entendit un des hommes dire :

« Les jeunes n’ont plus aucun respect pour leurs vieux parents de nos jours. Faites descendre ce garçon paresseux pour reposer les jambes de son père ! ».

Le fils descendit alors d’un bond et son père prit sa place… Bientôt, ils croisèrent des femmes avec leurs enfants.

« Regardez cet homme cruel ! », se sont-elles écriées. « Il marche si rapidement que le pauvre garçon peut à peine le suivre ! »

Le fermier s’est alors arrêté et a soulevé le garçon pour le mettre derrière lui… Ils continuèrent leur chemin et étaient presque arrivés au marché quand un commerçant les arrêta.

« – Est-ce votre âne ? demanda-t-il.

– Oui, répondu le fermier.

– Et bien je suis choqué de la façon dont vous le traitez, répondu le commerçant. Deux personnes à l’arrière d’un âne, c’est trop ! Il va sûrement mourir de cette façon. Vous devriez plutôt le porter ! »

Suite à ce conseil, le fermier et son fils descendirent de l’âne, lui lièrent ses pattes et le portèrent.

Mais l’âne refusa d’être ainsi porté et, luttant à coups de pattes, il cassa la corde qui tenait ses pattes puis tomba dans une rivière près de la route et se noya. Le fermier n’ayant rien pu faire, il retourna bredouille à la maison.

[quote width= »650″]Quoi que l’on dise, quoi que l’ on fasse, les gens trouveront toujours quelque chose à dire.[/quote]

D’après ‘Aicha (qu’Allah l’agrée), le Prophète (aleyhi salat wa salam) a dit :

« Celui qui satisfait Allah au dépend de la colère des gens (1), Allah lui suffit. Et celui qui met Allah en colère pour obtenir la satisfaction des gens (2), Allah le laisse aux gens (3) ». (Rapporté par Al Bayhaqi et authentifié par Cheikh Albani dans Sahih Targhib n°2250)

(1) C’est à dire que le personne obéit à Allah même si les gens ne sont pas content de cela.
(2) C’est à dire que la personne cherche le contentement des gens en faisant une chose qu’Allah a interdit ou en délaissant une chose qu’il a imposé.
(3) C’est à dire que Allah laisse alors les gens lui faire du mal et commettre des injustices à son encontre.
(Touhfatoul Ahwadhi, hadith n°2414)

Histoire inspirée de la fable de La Fontaine : Le meunier, son fils et l’âne.