Qui ne s’est jamais fait sermonné, plus ou moins gentiment ^^, ou qui n’a jamais entendu une de ces « fausses croyances » mises sur le dos de la religion musulmane ?

Mélange de paganisme, d’ignorance, de traditions ancestrales préislamiques, de méconnaissance de la aqida, de « fantasmes » sur le monde invisible, elles font partie malheureusement du quotidien de beaucoup de musulmans, ignorants souvent de leur fausseté et de leur aberration.

Petite mise au point, donc…

> Mettre un exemplaire du coran sous l’oreiller d’un nourrisson/enfant pour qu’il dorme bien : non.

coran-sous-oreillerL’exemplaire du coran n’est pas une amulette, ni un porte-bonheur, ni un objet « protecteur ». Donc au final, mettre un dictionnaire, un annuaire ou la pub du leader Price du coin aurait le même effet hein.
Solution : on ne met jamais son enfant au lit sans avoir appliqué la sunnah du coucher (épousseter sa place dans le lit à 3 reprises en disant « bismiLLAH », crachoter 3 fois sur les mains- réciter les 3 dernières sourates- les passer sur le corps de l’enfant et ceci à 3 reprises ; et éventuellement, si l’enfant est trop petit pour les connaître, on lui récite le verset du trône et le dernier verset d’Al Baqara). Et on LUI APPREND ainsi petit à petit à faire ceci tout seul pour que cela devienne un automatisme du moment du coucher.

> Le nikah n’est que des « fiançailles » et le mariage civil est « le mariage » : non et re-non.

Le nikah (mariage religieux, aussi appelé à tort « halal » ou « fatha ») est LE mariage. Il n’y a pas de « fiançailles » en islam, ou à la limite, s’il fallait trouver des fiançailles ce serait plutôt le moment de la demande de la main. Le nikah seul est ce qui rend légitime le fait qu’un homme et une femme puissent avoir une relation de couple, puissent vivre ensemble, fonder une famille etc….
Solution : expliquer, avec douceur et rahma, le véritable statut du nikah en islam. Faire revivre sa noblesse, sa valeur, son sens et ses règles.

> Le henné protège du mauvais œil et favorise la fécondité : non, non et non !

Point de mariage ni ‘aid sans cette espèce de petit rond de henné au creux de la main… disgracieux à souhait et à l’explication floue, késako ?
Lorsque je me suis aventurée à en demander la signification, on m’a parlé pêle-mêle de mauvais œil, de fécondité, de prospérité du couple etc… bref, chacun y va de son savoir ignorance. Il faut savoir que le henné fait partie intégrante de la sunnah, mais dans des utilisations bien précises : le prophète salallahou ‘alayhi wa salam en usait en « pansement » pour soigner les blessures, en cataplasme sous le pied pour les disfonctionnements veineux, en application sur le crâne contre la migraine et en teinture pour la barbe. Il en a recommandé l’usage à la femme (sur l’ongle et/ou le bout du doigt) pour se distinguer de l’homme (à ne pas confondre avec les « dessins au henné » sur les mains, qui ne font pas partie de la sunnah mais qui trouvent leur source dans les traditions préislamiques arabo-indiennes).
Solution : faire revivre la sunnah dans nos cœurs, nos gestes et dans nos quotidiens ; nous attacher fermement à l’unicité d’Allah, et puis transmettre, transmettre, transmettre… Apprendre et enseigner les invocations de protection contre le mauvais œil.

> L’utilisation du sel repousse le mal des djins : noooooooooooooon !

[column width= »3/4″]Voici-là une fantaisie m’ayant laissée bouche-bée : saupoudrer du sel dans sa baignoire, par-dessus l’épaule d’un enfant ou devant sa maison/ son commerce, protègerait du mal du monde invisible (djins, mauvais œil). Quel lien entre le sel et le ghayb ? Mystère. (n’allez pas me demander pourquoi non plus il ne « faudrait pas se laver après l’heure du maghreb » , sais pô O_0’)[/column][column width= »1/4″][/column] Solution : mêmes conseils que ci-dessus : apprendre sa religion correctement, apprendre les formules de protections issues de la sunnah et puis expliquer, transmettre, corriger, avec bienveillance et miséricorde. Stopper tous les « fantasmes » et « croyances » qu’a fait naitre le monde invisible, et en enseigner sa réalité. L’islam nous a donné tous les moindres détails de ce monde que nous ne voyons pas mais avec lequel nous sommes en permanente interaction.

> Ne pas laisser le tapis de prière par-terre car shaytan (maudit soit-il) prie dessus : bah non !

Bon alors là, la première question à se poser c’est peut être « shaytan prie-t-il déjà ? »… pas sûr sûr hein…
Cette croyance, pourtant très trop répandue fait partie des khurafa (croyances/superstitions populaires sans fondement) qu’il faut démentir.
Solution : pas de problème à laisser son tapis de prière par-terre à condition d’être sûr qu’il ne subira pas trop de passage, au risque d’être souillé par une najasa. Libre donc à chacun de laisser ou non son tapis, ce n’est pas une question religieuse. De plus, le tapis n’est pas une condition de la prière ; le sol pur lui, en est une par-contre.