Selem Aleykoum wa rahmatullah wa baraketou, 

Je suis une maman de deux garçons hamdoulilah et je viens vous raconter mon deuxième accouchement une des épreuves d Allah ta’ala tant par sa difficulté que par Sa Miséricorde restera gravé dans ma mémoire à tout jamais. Pour mon premier accouchement tout s’est très bien passé : pas trop de souffrance et assez rapide hamdoulilah. Voilà que 3 mois après je retombe enceinte et autour de moi on n’a cessé de me dire que pour le deuxième c’est souvent plus facile et plus rapide, alors j’étais prête à accoucher dans la facilité en oubliant complètement que Seul Allah allait décider de sa facilité ou pas ! Une chose est sûre : aucune grossesse, accouchement ou enfant ne sont pareils. Pour mon second, une grossesse assez difficile avec une sciatique tous les jours et mon aîné à m’occuper. J’étais très fatiguée mais je restais toujours positive car pour moi avoir un deuxième enfant était un vrai cadeau de Dieu. 

Le travail

Le 23 juin 2012 il est 19h, nous sommes en famille ; mon mari devant son barbecue et là une première contraction très intense et très douloureuse alors Bismillah je me suis dit « c’est le grand jour ! » ; les minutes passent, les contractions continuent. D’un signe de la main j’appelle mon mari, toute souriante, et je lui dis « ça y est, c’est parti je vais accoucher ce soir inchaAllah » ! Lui, tout content mais stressé, il a du mal face à son impuissance face à ma douleur. Je ne dis pratiquement rien, à chaque contraction je rentre dans le salon, je serre les dents. SoubhanAllah j’étais déjà très interloquée par l’intensité de la douleur. Nos invités s’en vont il est 23h30 et là je demande à mon mari de m’amener à la clinique qui se trouve à 10km de la maison, valise dans le coffre, moi visage décomposé mais tellement contente d’arriver à la délivrance : j’allais vite redescendre de mon nuage.

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Ce n’est pas le moment !

Premier examen et la sage femme me dit que ce n’est pas du tout le moment, que le col s’ouvrer à peine et que j’étais encore loin. Je pouvais rentrer chez moi. Alors là je n’arrivais pas à y croire. Je lui demande : « Vous êtes sûre ? ». Elle me répond que oui. Je lui demande si elle est une sage-femme ou une étudiante et elle me répond qu’elle est étudiante mais qu’elle est sûre d’elle. Alors je refuse de partir. Je souffrais trop et entre temps ma meilleure amie est arrivée à la clinique et mon mari est rentré s’occuper de notre fils. Je ne pars pas, je prends un bain, le ballon, je marche 1 km. Seul Dieu sait l’intensité de la douleur. De ma bouche seuls « Bismillah » , « Maman » et « Allah Akbar » peuvent sortir. Je retourne faire un second examen et elle me répète que ce n’est pas le moment et que je devrais rentrer à la maison. Alors je m’exécute il est 2h30, j’arrive chez moi en pleurs, mon mari étonné et à la fois triste de me voir autant souffrante et je passe une heure, face à ma souffrance. Je retourne à la clinique et elle me regarde d’un air exaspéré (encore elle) et là je lui dis que je ne partirai plus et que je resterai là, qu’elle me branche au monito et que c’était son travail. Je sentais bien que c’était le moment. Elle me branche et s’en va (dormir) ! La fatigue m’envahit, je n’arrive plus à parler et mes yeux fixent le monito. Je vois que les battements du cœur de bébé diminuent. Mon amie court la voir, elle arrive et me dit d’arrêter de toucher le monito mais je lui dis que je ne l’ai pas touché du tout ! Les heures passent, il est 8h30 dernier examen elle me dit bon vous êtes toujours à 2 donc je vous dis bon courage, je vous laisse avec la relève. Je n’ai même pas eu la force de répondre. J’étais comme une morte vivante tellement je souffrais !!

 

La suite dramatique

La relève arrive avec Brigitte, le genre de dame que tu ne peux oublier. Elle me salue et me répète que je suis à deux. En voyant que je reste sans réponse elle me dit : « je vais quand même vous examiner » et là son visage se décompose. Elle me dit que j’étais à 9 et qu’on allait s’installer. J’étais choquée ! Hamdoulilah j’étais contente de mettre un terme à la souffrance et à la fois je priais Allah pour me donner la force de pousser. Elle m’a installé, a préparé la table, branché le monito et là je l’ai vue s’agiter. Elle est sortie en courant et à son retour je lui ai demandé ce qu’il se passait. Elle ne m’a pas répondu et là le monito a lancé un long « bip ». Tout le monde est arrivé : anesthésiste, gynécologue et le personnel. Elle m’a pris la main et m’a dit de ne pas paniquer, de rester courageuse mais que le cœur de mon bébé s’était arrêté !

 

Mon fils…

Au son de sa voix, mon cœur a failli lâcher. Je n’ai pas eu le temps de prendre mon souffle, ni de sentir la piqûre dans mon dos que mon lit était poussé à toute vitesse. J’ai vu ces murs et là je suis arrivée au bloc. Brigitte est restée à mes cotés et m’a tenu la main et m’a parlé à l’oreille en me répétant « respire, respire. Ça y est, ils le sortent » et là je n’ai rien entendu. Je m’étouffais avec mes larmes et mon angoisse et je me suis évanouie, un trou noir, je n’arrivais même plus à chahed. Seul le visage de mon aîné se dessinait dans ce trou noir et là je suis revenue à moi !

Un bon quart d’heure est passé et là elle est venue me demander si je voulais le voir. D’un signe de la tête je dis « non », persuadée qu’il n était plus en vie et là elle me dit : « Mais il va bien ! Nous l’avons réanimé ! ». Alors mon cœur a explosé de reconnaissance envers le Tout Puissant. Je lui ai dit « oui », toujours de la tête, et voilà qu’elle m’amène mon fils, furtivement une petite tête. Hamdoulilah Allah a été Clément envers moi. Mon fils a deux ans aujourd’hui et est en pleine forme hamdoulilah.

 

Une sœur fillah