As salam aleykoum wa’ramatu’Allah wa’barakatu’hu

Je suis hypocondriaque, spasmophile, dépressive… et toutes ces maladies qui reflètent l’absence de diagnostique me rongent.

Je suis prisonnière de mes angoisses

Je me suis convertie à l’islam en décembre 2010, j’ai débuté la prière un mois après, je m’accroche, j’essaie d’être heureuse et pourtant parfois je décroche, et là c’est la crise, j’ai peur d’avoir une maladie grave, je guette le moindre fait anormal mais la spasmophilie, crise d’angoisse, m’en donne énormément, donc ma peur redouble etc… c’est un cercle vicieux.

Je me lève épuisée d’une nuit non-réparatrice avec son lot de cauchemars, j’ai des sautes d’humeur horribles, je me sens à la fois enthousiaste et angoissée ; le paradoxe est terrible. Mes relations avec les autres sont douloureuses, je redoute les critiques, j’ai l’impression d’être mal aimée puis s’ajoute bien entendu tout un tas de symptômes qui font partie parait-t-il de la spasmophilie : douleurs musculaires, sautillement des paupières, douleurs abdominales aigües, troubles du transit, gorge serrée, fourmillement et engourdissement, vertiges, fatigue matinale, insomnie…

Et pourtant j’ai les clefs du bonheur seulement je n’ai pas trouvé le verrou, je n’ose pas me lâcher et ouvrir la porte, j’ai un mari pieux courageux et aimant, deux petits garçons adorables, en congé parental je ne manque pas de temps libre, et puis surtout j’ai trouvé l’islam, j’ai goûté à la foi, j’ai connu la paix en adorant mon Créateur mais mes angoisses restent là, pas très loin et surgissent sur moi sans prévenir.

J’ai l’impression d’être coincée entre deux barreaux d’échelle, je ne me sens pas avancer.

Je pleure pour évacuer la pression, quand les larmes coulent enfin, mes nerfs se calment doucement et je me sens alors très triste … je passe à coté de quelque chose d’important, je passe à côté de ma vie, ce temps qui m’est fixé sur terre, ce temps durant lequel je devrais accomplir de bonnes œuvres, je le gaspille en me focalisant sur mes angoisses.

Je suis en dépression nerveuse, moi qui pensais être forte, je suis assaillie, piégée. Je me rappelle mes propos du passé quand on me parlait de symptômes dépressifs :

« Quoi tu as une dépression ? ohhh c’est dans la tête tout ça non ?! Dépression mouais … j’y crois pas trop à cette maladie … « .

Aujourd’hui j’y goûte, je peux vous dire qu’elle est douloureuse, on y perd pieds facilement, on se sent tellement vulnérable et si triste. C’est une maladie impalpable et pourtant envahissante, elle se manifeste chez moi aussi sous forme d’hypocondrie, la peur d’avoir une maladie grave, je me sens faible, en sursis, du coup je ne vis plus vraiment.

Mais comment faire pour m’en sortir ? C’est la question que je me suis posée tout à l’heure.

Je connais ce que recommande l’islam, je sais que je dois être persévérante dans la prière et les actes d’adorations mais cette dépression et toutes les angoisses restent, j’ai l’impression que je perds la bataille ces jours-ci, la bataille seulement, j’espère inchaAllah gagner la guerre car une petite bougie reste allumée dans mon cœur, car je suis musulmane, ma foi, ma guidance, ma thérapie à moi, gloire à Dieu subhanaLlah.

Qu’Allah qu’IL soit exalté nous guide et renforce notre foi.

Aurore