Le Prophète Mohammad salaLlahou ‘alayhi wa salam a dit :

« O les hommes ! Celui que vous adorez est Un, et votre père est un. Pas de supériorité d’un Arabe sur un non Arabe, ni d’un non Arabe sur un Arabe, ni d’un blanc sur un noir, ni d’un noir sur un blanc. La seule supériorité qui compte [auprès de Dieu] est celle de la piété. Ai-je transmis le message ? » [Rapporté par Ahmad]

« N’est pas des nôtres celui qui appelle à al ‘assabiyah [nationalisme / tribalisme], qui combat pour la ‘assabiyah, ou qui meurt pour la ‘assabiyah. » [Rapporté par Abou Daoud]

« Délaissez-le (l’esprit tribal, nationaliste), c’est une pourriture. » [Rapporté par Muslim et al Boukhari]

Article proposé et rédigé par une lectrice:

Salam aleikoum

L’un des principaux problèmes que les Messagers rencontraient était le poids de la « culture ». En effet, dés lors qu’un messager se présentait à un peuple avec l’appel du Tawhid (l’Unicité d’Allah), le peuple répondait « Devons-nous abandonner la religion de nos ancêtres ? ». Et il faut croire que c’est une situation très actuelle. Nous accusons les politiques de faire l’amalgame entre Islam et ce que font les gens, alors que nous même, musulmans, il nous arrive très souvent de le confondre par ignorance. Un exemple qui illustre ce fléau réside dans les mariages. En effet, beaucoup de soeurs n’arrivent pas à se marier non parce qu’elles n’ont pas rencontré le prince charmant mais parce que ce prince charmant ne correspond pas aux critères des parents qui réclament, peu importe sa piété, des critères tels que la richesse ou la même origine (car pour certains parents, la notion de mariage « mixte » commence à la sortie du village). C’est sur ce dernier critère que j’aimerais attirer votre attention. L’Islam a la beauté de réunir tant de freres et soeurs en Allah, de différentes origines ethniques et le Prophete salaLlahou ‘alayhi wa salam n’a-t-il pas dit que le musulman est le frère du musulman ? Qu’il doit préserver son honneur et ses biens… ?

Dans certaines cultures comme en Afrique, l’honneur n’est pas dans la religion mais dans le « type de famille ». Ainsi, des soeurs sont privées de cette adoration qu’est le mariage à cause du mode de pensée culturel. Certaines ont la pression de la famille, qui d’ailleurs use de l’argument religieux pour faire culpabiliser les enfants (ex: ils peuvent dire que s’ils refusent d’obéir, ils iront en enfer…) pour qu’elles acceptent d’épouser des hommes qu’elles ne connaissent pas et ne veulent pas, au nom de cet honneur. Ce « délire » va plus loin puisque malgré qu’on soit en Occident, les mariages forcés se font encore, et en cas de refus les soeurs sont menacées d’être exclues de chez elle et reniées de la famille puisqu’elles deviennent la honte de la famille.

Cet article se veut comme un encouragement aux soeurs qui vivent ce type de situation car elles ne sont pas rare malheureusement. Il faut les encourager et leur rappeller que l’Islam leur donne des droits et que l’obéissance aux parents est dans leur respect et qu’elles ne doivent pas céder aux menaces injustifiées. Mais il ne faut pas oublier que si ce genre de situation existe c’est parce que nos familles sont ignorantes d’où l’importance de travailler à propager le rappel pour le bien de toute la communauté.

Qu’Allah nous accorde à toutes des maris pieux et nous protège de ces dérives.

Je vous fais part de mon témoignage :

« L’une des raisons qui m’ont fait aimer ma culture d’origine est que la femme est une reine mais cette place a un prix : la soumission aux exigences familiales et culturelles. En grandissant, l’idée du mariage m’a toujours angoissée parce qu’on m’a toujours fait comprendre que le choix de mon mari revient à mes parents et maintes fois on me rappelle mon appartenance à cette culture que je dois respecter à tout prix. Et puisqu’on me disait que le paradis est sous les pieds de la mère, on me faisait comprendre que je ne peux la contredire sur ce sujet au risque de perdre le paradis. Ayant un père qui s’est déjà marié avec une personne d’une autre culture (française), j’ai retrouvé espoir en me disant qu’il est le mieux placé pour me comprendre surtout qu’il me disait : « Si je te propose en mariage 3 fois et que tu refuses, tu te débrouilleras, moi tant qu’il est musulman ça me va ». C’est une phrase que je n’ai jamais oubliée et qui me réjouissait. Vers 17 ans, une de mes sœurs fillah d’origine Africaine était entrain de vivre un mariage forcé et en même temps, à l’occasion de mon TPE pour le bac qui était sur le mariage forcé, j’ai découvert que cette pratique était purement culturelle et non islamique. Et ce fut un choc pour moi d’apprendre aussi que ce type de mariage ne cessait d’augmenter. C’est à partir de ce moment que j’ai commencé à réellement m’intéresser à l’islam que je considérais désormais comme bouclier protecteur.

Le temps passait et l’on me faisait des propositions que je refusais car je ne les trouvais pas à mon goût et à chaque refus j’essuyais des critiques du type « Tu finiras seule vieille fille… ». Jusqu’au jour où un frère d’origine Algérienne est venu demander ma main et on lui a dit que j’étais déjà fiancée ce qui était faux. Cela m’avait pourtant rassurée parce que je me suis rendu compte que finalement c’est Allah qui donne et non les parents comme ils croient, ce qui signifie que si mes parents ne me font pas de proposition, Allah me ramènera celui qu’il me faut. Puis, tout bascula un jour, lorsqu’un frère d’origine Espagnol voulait aussi demander ma main. Je me disais bien que ce serait dur vu la mentalité culturelle, mais du fait de l’expérience de mon père et parce que je retrouvais en ce frère tout ce que je cherchais chez un homme, j’ai fait istikhara, et j’ai abordé le sujet ! Ce qui suivit fut un véritable cauchemar ! Ma mère fut désemparée, et en colère. Pendant des jours elle ne m’adressait plus la parole et quand elle me parlait c’était pour m’insulter et me rabaisser. Elle m’a dit des paroles qui m’ont détruite… j’aurai préféré qu’elle me frappe. Elle me répétait aussi que si je me mariais avec lui ou avec une personne d’une autre origine, elle me renierait et que jamais elle ne me pardonnerait. Elle me disait que je devrais arrêter de prier parce que de toute façon j’irais en enfer si je la blesse de cette manière. En effet, ce serait la honte, que diraient les gens ? Elle qui m’imagine avec quelqu’un de mon origine venant de ma ville et d’une « bonne » famille. Et, en cette période là, j’ai connu une grosse baisse de foi, isolée et persuadée qu’elle avait raison. J’ai abandonné la prière, pendant des jours j’ai déprimé et pleuré.Et al hamduliLlah j’ai trouvé du réconfort : une sœur a essayé de me remonter le moral et après cela, j’ai rattrapé toutes mes prières et j’ai essayé de m’accrocher. Lorsque le frère appela mon père pour obtenir ne serait ce qu’un entretien, il lui raccrocha au nez et ne m’a même pas dit qu’il a reçu son appel. Ce qui me blessa davantage dans cette histoire c’est qu’en plus de me mettre la pression, ma mère s’est mise à s’attaquer au frère en disant que c’était un kafir juste parce que ses parents ne sont pas musulmans. Ainsi par cet argument elle me traitait d’hypocrite, en disant que je me prétendais pratiquante alors que je veux épouser un kafir alors que ce frère machaAllah, moi-même je suis jalouse de sa foi !

Je ne vais pas rentrer dans les détails de la fin parce qu’à chaque fois que je m’en rappelle, je suis en larme, j’essaie de refouler au maximum. Cette histoire a aujourd’hui changé la vision que j’avais de mes parents, et bien que je les respecte, je n’ai plus confiance en eux et le sujet du mariage est devenu tabou chez moi : dés que j’entends ce mot j’évite la discussion parce qu’on n’a pas du tout la même vision. Cet été je pars au « bled », un prétendant est prévu, je ne connais rien de lui même pas son nom. J’ai donc peur un peu de la pression surtout qu’il y aura toute la famille. Je vous demande donc de me faire des do’as pour que tout se passe bien. Pour l’instant je ne me fais pas d’illusions je sais que le mariage interethnique est quasi impossible, ce qui m’embête un peu parce que les frères de mon origine ne sont pas à mon goût mais bon inchaAllah kheyr mais je crois en Allah donc au miracle. Aujourd’hui, j’ai décidé de n’être que musulmane la culture ne m’intéresse plus, je ne transmettrai que la langue et la cuisine à mes enfants (quand j’en aurai). J’essai de me dire que dans ma vie mon épreuve c’est mes parents après tout je n’ai jamais eu de gros problèmes dans ma vie donc al hamduliLlah mais quand même c’est triste de dresser un constat de racisme dans la communauté de Mohammad salalahou ‘alayhi wa salam. L’ignorance est la cause, c’est pour ça que l’on doit propager son message au maximum ! »

Soeur anonyme d’origine Afriquaine subsaharienne