De nos jours, nous avons à notre disposition une profusion de traitements médicaux « modernes » destinés à soigner les maladies des plus bénignes aux plus importantes. Pourtant, beaucoup d’entre nous souhaitent revenir à la médecine prophétique. Alors comment concilier ces deux aspects de la médecine ? Sont-ils incompatibles ou au contraire parfaitement complémentaires ? Comment se soigner au mieux sans préférer une méthode au détriment de l’autre ?

En réponse à ces questions je commencerai (une fois n’est pas coutume) par une conclusion : trouver et pratiquer le juste milieu.

Il ne fait aucun doute qu’aujourd’hui, le nombre de maladies a augmenté tout comme elles se sont diversifiées. Beaucoup de pathologies que n’ont pas connues nos aïeux ont fait leur apparition. On ne doit donc pas se restreindre uniquement aux anciennes prescriptions pour soigner les maux actuels.

Le messager d’Allah a dit : « Il n’y a pas de maladie qu’ait suscitée Allah sans avoir suscité son remède ».

Ce hadith nous oriente : sachant que pour chaque maladie il existe un remède, l’homme doit rechercher la bonne médication qui le guérira avec la permission d’Allah. Ainsi, la maladie provient de Lui, le remède est de Lui, et la guérison arrive avec Sa permission, et non par le remède seul.

La médecine « profane » est curative et n’est nullement exclusive de la médecine prophétique. Au contraire, celui qui a la ferme conviction que la guérison vient uniquement par la volonté d’Allah et place sa confiance en Lui doit accepter les moyens mis à sa disposition qu’ils proviennent de la Sunna ou de la science moderne. D’ailleurs, de nombreux remèdes préconisés par notre Prophète ont été repris en médecine populaire puis moderne que ce soit en traitement préventif ou curatif.

Il n’est donc pas logique de différencier totalement les médecines prophétiques et modernes, car elles font partie des remèdes qu’Allah a créés. Le musulman doit utiliser ce qui lui paraît facile en commençant par la récitation et les invocations mais aussi utiliser les traitements modernes en particulier pour les maladies importantes comme le cancer ou le diabète par exemple.

Le malade aura recours non seulement aux invocations, à la lecture du Coran (avec les sourates dites curatives), et selon son mal pourra recourir à la hijama ou à l‘utilisation de la graine de nigelle mais sans pour autant négliger ou refuser les traitements proposés par les médecins, traitements d’autant plus importants lorsque la maladie est grave et complexe. En plus du Tawakkul, le malade doit faire les causes de sa guérison, et parmi ces causes se trouvent les traitements qui, ne l’oublions pas, sont pour beaucoup issus des plantes généreusement offertes par le Très-Haut (saule, fenugrec, ail, belladone,…).

Prenons des exemples précis. En cas de morsure de serpent, le réflexe que nous aurons en premier sera d’utiliser de « l’aspivenin » et de faire appel à un médecin, cependant nous ne devons pas négliger ce que préconise le Prophète  à ce sujet à savoir pratiquer une récitation de la sourate Al Fatiha, comme cela nous a été rapporté dans de nombreuses narrations.

Cet exemple peut également s’appliquer au symptôme qu’est la douleur. En plus de rechercher les causes qui la provoquent, le malade peut, sans contradictions, prendre de l’aspirine mais aussi appliquer de l’huile d’olive et de nigelle et se traiter par le Saint Coran et les invocations comme nous l’indique ce hadith :

‘Othman Ibn Abi ‘As rapporte : Je me plaignis au Prophète d’une douleur au corps depuis ma conversion à l’islam. Le Prophète me dit alors : « Pose ta main sur la partie douloureuse de ton corps et répète trois fois : « Au Nom de Dieu ! » et sept fois : « Je me réfugie dans la puissance et le pouvoir de Dieu contre le mal que j’éprouve et que je crains. » » [Muslim]

Dernier exemple avec la graine de nigelle, citée dans de nombreux hadiths et présentée comme le remède à tous les maux hormis la mort. Cette graine possède des vertus thérapeutiques indéniables. Utilisée également en médecine moderne seule ou couplée avec d’autres produits comme le miel, elle est préconisée dans le traitement de nombreuses affections telles que l’asthme ou la coqueluche. Et, par la grâce d’Allah, les scientifiques commencent à se pencher sur son pouvoir curatif pour vaincre des maladies comme le cancer.

Dans son immense générosité, Allah nous a envoyé des maladies afin de nous éprouver et des remèdes afin de nous guérir. Le musulman touché par un de ces maux doit se soigner sans pour autant oublier que la guérison vient de Celui qui l’éprouve. En dehors des maux occultes, lorsque la maladie est clairement identifiée, le croyant peut se servir de tous les moyens mis à sa disposition sans que cela ne soit contraire à l’acceptation de l’épreuve et à la confiance en Allah.

Pour finir, je vous recommande un ouvrage à ce sujet : « Guide médical de la famille musulmane » du Dr. Al Hilouw, qui est un petit guide utile qui répertorie un certain nombre de maux et qui présente les remèdes associés issus de la médecine prophétique, populaire et moderne.