Le voile est le signe distinctif de notre foi, de notre pudeur et il est notre seconde peau. Mais en plus d’être notre écrin quotidien, il peut s’avérer être un sacré complice dans des situations burlesques !

Un jour d’hiver particulièrement glacial, tôt le matin, aux heures de pointes, j’attends mon train. Étant une frileuse pathologique, j’avais sorti toute la panoplie : 3 pulls en surcouches, chaussettes gigantesques sous de grosses bottes moumoutées, une jupe de jilbab lourde et épaisse par-dessus un jogging… Un hijab serré sur ma tête et une longue et large écharpe enroulée par-dessus. Il faisait vraiment un froid arctique ! Me voilà montée dans le train, les wagons ne sont pas chauffés. Glaaaaa !

mon voileCrispée par le froid, je cherche une place. Un siège est libre près d’une fenêtre. Je m’installe. La fenêtre est grande ouverte, je décide donc de la fermer. Oh noooon !!! Elle est bloquée. Je me dis qu’après tout, je suis très bien couverte, qu’il vaut mieux que ce soit moi qui sois assise ici que quelqu’un d’autre. Et puis hop ! Instant beauté, mon visage va prendre un coup de frais et mes joues vont rosir. Je ferme les yeux pendant le trajet, je me concentre pour avoir moins froid. Puis, quelques instants plus tard, je crois entendre un groupe de gens grommeler derrière moi, mais j’ai la tête si soigneusement enrubannée que je n’entends pas leur conversation. Peut-être parlent-ils de faits divers, ou de leur travail. Bon, de toute façon cela ne me regarde pas.

Tout à coup, une dame m’interpelle sèchement. Elle est visiblement excédée et me lance un regard assassin : « Excusez-moi mademoiselle ! Tout le monde est mort de froid, pourriez-vous fermer cette fenêtre ? ». Je vois en cette seconde qu’elle croit que j’ai chaud et que je me ventile… Mi-agacée mi-amusée, je me contente de répondre très simplement : « Et bien j’aimerai beaucoup madame, mais la fenêtre est bloquée.» La dame, très seule tout à coup, se rassied sans mot dire, et un silence ô combien satisfaisant s’installe autour de moi. Un peu plus loin, face à moi, une autre dame m’adresse un large sourire complice.

Une autre fois, alors que je devais garder une charmante petite fille de 5 mois, nous devions être présentées l’une à l’autre. Elle m’a vue d’abord à la maison, je n’étais pas voilée. Ce n’était pas son jour, elle hurlait! Les présentations ont vite été écourtées. Le lendemain, nouvelle tentative, mais à l’extérieur cette fois. J’avais enfilé un hijab bleu ciel. Tiens ! Aujourd’hui elle m’accueille avec un grand sourire et tout s’est très bien déroulé, sa maman en était bluf-fée !

Et oui, notre voile n’est pas notre meilleur compagnon pour rien. Il peut par exemple nous sauver des moqueries ou des compliments archi maladroits qui se veulent rassurants en cas de coupe/couleur ratée (bon ok, pas de ceux de nos maris). Ou bien il arrive que nous soyons pressées (très pressées), et que notre longue, lonnnnnnnnngue tunique n’en finisse pas d’être repassée, c’est encore et toujours votre voile qui va vous « couvrir » ! Exit les cols « in-repassables » ! En espérant ne pas être la seule à qui cela est arrivé…. Hmmmm si, je le sens bien.

Et vous, qu’a fait votre voile pour vous ?