Exposition « Enluminures en Terre d’Islam », à Paris jusqu’au 25 septembre 2011

En errant dans les rues parisienne (ok, pendant ma pause déjeuner en fait, n’allez pas croire que je suis une traîneuse hein J !!), je tombe sur une affiche : Les enluminures en terre d’Islam. Et moi, quand les deux mots : « exposition » et « Islam » sont regroupés, mon petit cœur fait boum et dit « je veux y aller, je veux y aller! »

Ni une ni deux … M’y voici donc !

L’enluminure est une peinture ou un dessin exécuté à la main, qui décore ou illustre un texte, la plupart du temps un manuscrit. Et l’exposition traite aussi bien ici de l’art figuratif que non figuratif.

Entendez art figuratif comme celui qui représente les êtres vivants, humains et animaux. L’art non-figuratif, concernant l’Islam, comprend essentiellement la calligraphie, sublimée afin de faire honneur aux paroles du Très-haut, mais est également composée de ces entrelacs géométriques petits dessins colorés ou dorés.

Pour ma part, je suis transportée au premier pas. Vous pensez bien … Le visiteur est accueilli par de magnifiques et anciens Corans manuscrits … La première partie traite de l’art non-figuratif, concernant donc les textes religieux. Les enluminures sont fines et de toute beauté, laissant penser que c’est une main minuscule et non une main d’homme qui fut capable d’accomplir un travail si soigné et si précis. Et comme il est touchant de voir ces Corans et ces recueils de hadith, qui furent entre les mains d’ancêtres avant d’atterrir devant nos yeux. Mes yeux brillaient, et le sourire sur mes lèvres ne disparaissait pas.

La seconde partie m’a laissée un peu plus perplexe. Traitant de l’art figuratif (c’est-à-dire avec des représentations d’être vivants, animaux et humains), les thèmes de la médecine, de la pharmacologie, de l’astrologie, de la cosmologie sont représentés. On ne peut cependant pas rester insensibles face aux traités de médecine qui furent établis durant l’âge d’or de l’Islam, donc les dessins ne nous sont pas inconnus (notamment un plan des organes du corps humain), et d’avoir ces mêmes dessins, là, sous nos yeux, et pouvoir ainsi une fois de plus nous dire : oui, les musulmans ont fait de grandes choses …

Viennent ensuite les chroniques historiques et les fables. Les enluminures figuratives étant surtout persane et turques (et a contrario extrêmement rares dans le monde arabe) évoquent l’époque Mongole, avec Gengis Khan par exemple. Quant aux fables, celles-ci sont les fables persanes telles que Kalilah wa Dimna, le Langage des Oiseaux, ou encore Layla et Majnun.

La visite se termine avec les enluminures historiques islamiques (toujours figuratives). Le Voyage Nocturne (al Isra wa-l-Mi’raj) clos le voyage, avec même un livre numérisé,  sur écran avec audio, pour décrire un peu les scènes. La scène illustrant notre prophète Abraham dans le feu qui ne le brûla point est également présentée. Je regrette tout de même une chose : la majorité des enluminures persanes, bien que représentant des êtres humains, prenaient soin de ne pas représenter le visage des Prophètes ; seules quelques unes se le permettaient, or ce sont celles-ci qui ont été exposées. Il aurait été plus respectueux de ne pas le faire, et cela m’a personnellement dérangée…

Les tout derniers livres sont des pages de couverture du recueil Dhala’il ul khayrat (un recueil de prières sur le Prophète, sallallahu ‘alayhi wa salam), l’une représentant Médine et La Mecque, l’autre un dessin de la sandale du Prophète (sallallahu ‘alayhi wa salam), tous deux superbes.

Le voyage s’arrête ici ! Et bien que la seconde partie, vous l’aurez compris, présente un intérêt moindre, du moins pour les visiteurs musulmans, la première partie est tellement belle et touchante que je ne peux qu’inviter celles qui le peuvent à s’y rendre.

Petites précisions techniques : l’exposition dure jusqu’au 25 septembre. Elle se situe 11 rue Vivienne, paris 2ème, et l’entrée est de 7 € tarif normal, 5 € tarif réduit.