Le vent souffle sur la plaine désertique, le sable danse et voyage à travers les contrées, à travers le temps…

Le temps s’arrête pour nous, là, de suite, devant cet écran, pour partir vivre l’histoire d’un homme que l’on appelle : l’ami d’Allah…C’est toi, Khalil Allah : Ibrahim que la paix soit sur toi…

Ta piété est sans pareil, ton amour et ta confiance pour Dieu sont un exemple de vie pour chacun d’entre nous. Fermons les yeux car nul besoin de lire ces lignes à l’aide de sa vue : c’est par le cœur que cette histoire est lue, l’histoire d’un sacrifice.

Son souhait le plus cher sur cette terre est exaucé : Dieu le comble avec la venue d’Ismaïl et de Isaaq. Deux fils… Un miracle de son Seigneur qu’Ibrahim reçut après des années de prières et de patience. Preuve que notre patience est entendue dans nos prières…

Un jour, sa dévotion est éprouvée :

Ibrahim eut une vision bouleversante : lui, cet homme qui aimait tant ses enfants, qui avait prié Dieu pendant des années de lui accorder une descendance se voit en train d’égorger son fils. Lui qui a découvert les joies et le bonheur de la paternité, lui qui a gouté au bonheur de contribuer à donner la vie se voit en train de donner la mort…

Ibrahim que la paix soit sur lui était un prophète, il prit conscience que ce songe ne pouvait être que véridique et provenant du Vrai : de Dieu.

Ibrahim que la paix soit sur lui était un homme, il prit conscience qu’il allait perdre la chair de sa chair, «  le fruit de son cœur » : son enfant. Mais sa foi et sa ferveur prophétique l’emportèrent car avant tout : Ibrahim était  Khalil Allah, un prophète ET un homme de Foi.

Imaginons cette scène, vivons-la :

Il est là,  face à un choix, entre son amour pour son enfant et son amour pour Dieu.

« Ô mon fils, je me vois en songe en train de t’égorger. Qu’en penses-tu ? » [as-Saffat, verset 102] 

SoubhanAllah… Se voir en train d’égorger son enfant…

« Père, fais ce que tu as vu, tu me trouveras, si Allah le veut parmi les patients. » [as-Saffat, verset 102]

Que la paix soit sur toi ya Ismaïl ! Allah t’a doté d’une foi puisée à la lumière de ton père ! Cette lumière brillera des centaines d’années plus tard sur la plus précieuse des créatures que l’humanité ait connue, ton descendant, ton fils : notre prophète Mohammed que la paix et la bénédiction de Dieu soient sur lui.

Il est temps de prouver son amour et sa soumission pour Dieu. Il est temps de prouver qu’Ibrahim fait fi de son attachement à ce monde. L’heure est venue de se rappeler pour lui,  et pour nous à travers lui, que cet enfant est une amana (un dépôt) de Dieu. Que cet enfant ne lui appartient pas, que rien ici-bas ne nous appartient, même pas le fruit de nos entrailles. Quel beau rappel pour se détacher de l’enivrante vie d’ici-bas et enraciner son intérêt pour l’intemporelle vie, la vraie qui nous attend,  nous, croyants.

La lame aiguisée se posa sur la gorge d’Ismaïl… Non ya Khalil Allah ! Ce n’est pas un songe ! Te voici prêt à accomplir par amour pour Le Seigneur de l’univers un acte irréversible…

Le couteau en main,  les larmes aux yeux et surtout l’amour de Dieu dans son cœur,  il s’empresse de trancher la gorge de son enfant….

Si le prophète Ibrahim aimait Allah au point d’accomplir ce geste, Allah Lui, aimait encore plus sa créature. Oui… Allah nous aime et IL n’éprouve que ceux qu’IL aime… Ainsi cette lame avec la permission de Dieu caressa la gorge d’Ismaïl sans aucune coupure ! Miracle divin parsemé de Sa miséricorde… Allahou akbar.

Le miracle se prolonge et Ibrahim est appelé : « Voilà que nous l’appelâmes : « Ibrahim ! Tu as  confirmé la vision. C’est ainsi que Nous  récompensons les bienfaisants .C’était là, certes, l’épreuve manifeste, Et Nous le rançonnâmes d’une immolation généreuse » [as-Saffat, versets 104-107]

Et là, ce fameux « mouton » que notre communauté égorge à l’occasion de la fête al adha prend tout son sens : L’Ange Gibril apparut en compagnie d’un bélier.

Un bélier envoyé par L’Essence de la miséricorde : Allah. Cet animal se fera sacrifier à la place d’Ismaïl. 

La fête de l’Aïd al Adha regorge de symboles religieux que nous devons nous INTERDIRE d’oublier.

Ibrahim en a vécu des épreuves : la longue infertilité de sa femme Sara, la colère d’un peuple par le feu, la douloureuse séparation de sa seconde épouse Hajar et son enfant, et aujourd’hui il s’agit de « l’histoire d’un sacrifice » qu’il s’apprête à accomplir pour Dieu, par amour , par adoration, par soumission car cette histoire se réécrit chaque année dans nos cœurs lors de ce jour sacré : Aîd al adha… Et c’est cette histoire qui REVIT à chaque fois lorsqu’un mouton est égorgé à cette date précise… Et ce sont l’amour, la ferveur, la dévotion et la patience  d’Ibrahim qui REVIVENT en nous à travers l’histoire d’un sacrifice.

Que la paix soit sur toi Khalil Allah.

Retrouvez d’autres écrits de Sabrina sur son blog : héritage d’une vie