Dans notre vie, nous sommes tous voisins les uns les autres (sauf si l’on vit sur une île déserte, mais c’est quand même rare, hein). Et c’est à cause de cette interaction permanente que l’Islam, dans sa grande sagesse, nous a appris que dans notre vie en société, les voisins occupent une place privilégiée.

A ce propos, il existe une parole du Prophète (sallallahu ‘alayhi wa salam) très marquante pour le croyant, s’agissant du voisin : « l’Ange Jibril n’a cessé de me faire des recommandations au sujet du voisin, au point que j’ai cru qu’il allait l’imposer comme héritier.» (Rapporté par Al Bukhârî)

Quant au Coran, il est loin de passer sur le sujet, puisqu’Allah (exalté) a dit : « Adorez Allah et ne Lui donnez aucun associé. Agissez avec bonté envers (vos) père et mère, les proches, les orphelins, les pauvres, le proche voisin, le voisin lointain, le collègue et le voyageur, et les esclaves en votre possession, car Allah n’aime pas, en vérité, le présomptueux, l’arrogant » (sourate 4 verset 36).

Ce verset nous apprend donc que le voisin, ce n’est pas seulement celui qui habite à côté de chez nous ; c’est aussi celui qui vit dans le même immeuble, dans le même pâté de maison, voire dans la même ville, celui qui s’assoit à côté nous dans les transports, notre collègue de travail, etc.

Bien traiter son voisin, ce n’est pas toujours facile. Parfois, ils nous donnent du fil à retordre … Du genre ce qu’il m’est arrivé il y a peu … (oui je vais vous raconter ma vie, encoooore) : j’ai un petit appartement, avec des voisins pas très bruyants, mais avec une très (très, très) mauvaise insonorisation. Et parfois le matin, à précisément 7h09 la première fois que c’est arrivé, monsieur ou madame voisin a décidé de mettre son morceau de musique préféré pour se réveiller, se mettre du bonne humeur, je sais pas … et moi, leur musique, merci mais non …et puis 7h09 purée ! Et avec tout cela je vais au travail, en ruminant un peu (« quand même, ils abusent les voisins »,). Et puis bim ! Dans cette même journée, les sujets que nous devons rédiger pour Imane magazine sont envoyés : Marie Asiyah, tu traiteras du thème : les voisins … ! Tiens donc … !

AL HAMDULILLAH !! N’est-Il pas Connaisseur de nos cœurs, Educateur de nos égos, Bienveillant avec nos âmes ?

Et je sais que nous sommes beaucoup dans ce cas là ! Or nous venons de lire qu’Allah nous a enseigné que les voisins sont une part très importante de nos vies, et de la société en général, car, comme on a pu le voir, on est toujours voisin de quelqu’un. Et tous ces voisins, qu’ils soient musulmans ou non musulmans, doivent être choyés de la meilleure manière.

On ne va pas faire un cours sur les droits des voisins, nous savons qu’ils existent, et sur internet il y a de quoi se renseigner. Mais on va essayer de lister ce qu’on peut faire pour faire que ces relations soient les meilleures possibles :

– avant toute chose, qu’ils soient musulmans ou pas, on les traite de la meilleure des manières et … on leur dit TOUJOURS bonjour, avec le sourire, même s’ils ne répondent pas. Mieux vaut être celle qui salue et à qui l’on ne répond pas que d’être un grossier personnage qui vit comme s’il était seul au monde. Si les voisins sont musulmans, on leur passe le salam, sys-té-ma-ti-que-ment (et donc la sœur qui prend le même train que nous, on la salue également, car on se souvient que le voisin est aussi celui qui voyage avec nous).

– de même, et bien que ce ne soit pas facile parfois, on supporte leurs travers. Voisins bruyants ? Khayr inshâ Allah, on prend sur soi et on fait du’a à Allah.

– Et puis rien ne nous empêche de lire beaucoup beaucoup le Qur’an, pour chez nous mais aussi pour tout l’immeuble (si l’on vit en appartement), en mettant l’intention que la sakinah qui résulte de cette lecture puisse bénéficier, inshâ Allah, à tous les foyers voisins.

– si l’on apprend que notre voisin(e) est malade, on tente de lui rendre visite.

– Si notre voisine est un peu âgée, on n’hésite pas à l’aider à descendre ses poubelles, ou à monter ses courses (un jour, la maman d’un frère converti s’était étonnée que des frères « barbus » l’aident à monter ses courses ; une fois la surprise passée (« ce ne sont donc pas des sauvages »), elle a apprécié le geste et en a parlé de nombreuses fois. Un geste peu donc faire beaucoup).

– on peut aussi profiter de l’Aïd, ou ne profiter d’aucune occasion particulière, et envoyer quelques gâteaux, ou une petite casserole, avec des mets soigneusement cuisinés par nous (avec beaucoup de du’a quand on cuisine, of course ). Et on peut certes envoyer les enfants, mais on peut aussi prendre notre courage à deux mains et apporter nous même le plat : une vieille dame qui reçoit de bons petits plats, offerts directement par sa voisine voilée et souriante, c’est une da’wah qui remplace bien des mots (aller on y croit mes sœurs ! En Angleterre, ce sont même parfois des femmes en niqab qui viennent généreusement offrir des plats à leurs voisins anglais, qui en sont ravis !)

– si nos voisins sont musulmans, on passe de temps en temps saluer la voisine, pour prendre de ses nouvelles et vérifier qu’elle ne manque de rien. On l’invite chez soi, pour prendre le thé, et parler d’Allâh … on peut même penser à lui faire un petit cadeau, ne serait-ce qu’une fiole de parfum, pour le geste, et le plaisir qu’a l’autre de recevoir.

Tous ces geste sont bien évidemment ceux qui me sont venus en tête sur le moment … nous en trouverons toutes d’autres … et nous devons en trouver encore et toujours de nouveaux, de crainte, sinon, de ne pas nous conformer aux ordres d’Allah et aux enseignements de notre bien-aimé Prophète (sallallahu ‘alayhi wa salam).

Notre rôle, surtout en France, est d’être les représentantes d’une religion magnifique et aux enseignements d’une noblesse rare, malheureusement peu connus. Notre devoir dans cette société est d’appeler les gens à l’Islam … Et ceci passe avant tout par notre comportement. Il nous faut être fortes … Etre patientes face à ceux qui nous rejettent … Et nous accrocher aux enseignements parfaits que nous détenons, al hamdulillah.

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