« On ne naît pas mère, on le devient…« 

Comme le souligne le Dr Jean-Marie Delassus (1), un cheminement psychologique s’opère dès la grossesse et se poursuit bien après la naissance d’un enfant. Pour la mère, il s’agit d’un processus nécessaire et salutaire pour accueillir son enfant, de véritables réflexions quant à la maternité qu’elle souhaite offrir. Et cette introspection peut aussi s’avérer déroutante, douloureuse, incompréhensible pour soi et son entourage. Et dans ce tourbillon, on peut ne pas être heureuse… et s’effondrer.

une-baby-blue

Baby-blues …

Le baby-blues concerne entre 50 à 70% des femmes dès le 3ème jour suivant l’accouchement. Il n’excède pas 3 semaines. Ce syndrome accompagne une chute importante d’hormones et se manifeste par une ambivalence envers son bébé, du stress, des craintes, de la fatigue… Le baby-blues est intense mais s’atténue rapidement. Il s’agit surtout « d’inquiétudes avec lesquelles on arrive à composer et pas d’angoisses qui nous débordent » (2). Et il y a aussi cette conscience, pour la maman, que son hypersensibilité et son irritabilité sont inhabituelles et disproportionnées. Le baby-blues n’est pas un passage obligé mais il s’agit d’une période de latence qu’il conviendrait de surveiller et d’accompagner.

… ou dépression post-partum?

Quand une détresse s’installe bien au-delà de ces premières semaines post-accouchement, quand – entre autres- la mère présente un détachement envers son enfant, quand la culpabilité lui est très forte, quand toute sortie est redoutée, quand le pessimisme et la crainte pour l’avenir de l’enfant sont omniprésents… Quand ces sentiments perdurent pendant plusieurs mois, il s’agit en fait très probablement d’une dépression post-partum (3); 10 à 20% des mères sont concernées. Sans soin médical (psycho-thérapie et /ou médicament), des répercussions importantes peuvent être ressenties jusque chez l’enfant qui présentera des « troubles somatiques et psychiques » (4).

Que faire?

De cette épreuve – car c’en est une ! – pour son bébé, pour son couple, pour soi-même, il n’est pas simple de se relever. Mais Allah place sur notre chemin des individus aptes à nous accompagner (amis, professionnels de santé…). Elhamdoulillah. L’enjeu singulier réside en une reconnaissance personnelle de ses difficultés afin de pouvoir, ensuite, faire l’effort de demander de l’aide.

Dès lors, on pourra se rapprocher de structures, notamment les Unités Mères-Bébés, où les soignants sont sensibilisés à l’accompagnement de la dépression post-partum. Il existe également l’association Maman Blues (5) dont le réseau de mamans bénévoles apporte un soutien privilégié aux mères par le biais de ses groupes de paroles et de son forum. Ce sont des appuis considérables, autant pour les mères que leur entourage.

Qu’Allah préserve nos chères mamans et leurs enfants de tout mal. Et aux mamans imparfaites que nous sommes toutes : beaucoup de compréhension et soutien.

(1), (2) et (4) Service de Maternologie de Saint-Cyr-l’Ecole, propos cités sur le site www.maman-blues.fr (4) Le corps médical saura préciser la nature du trouble. On évoque aussi parfois la psychose puerpérale. (5) http://www.maman-blues.fr/ et http://www.maman-blues.fr/forum/). Un numéro d’appel vient également d’être mis en place ( 07 77 39 48 76 )

Isabelle / Maman Relais Maman Blues Limoges