Il me semble intéressant de vous raconter mon histoire, car elle peut arriver à n’importe qui, rien ne me laissait penser que cela allait m’arriver à moi.

J’ai eu une grossesse tout à fait normale, ordinaire : il y a eu la découverte de la grossesse, les nausées, les visites chez la gynéco tous les mois, les prises de sang, tout était normal. On s’imagine l’accouchement, on s’imagine un bébé qui nous ressemblera, qui sera un gros bébé comme tous les bébés de la famille. L’imaginaire est une partie constituante de la grossesse, durant 9 mois la future maman que nous sommes prêtes à devenir laisse vaquer son imagination loin, très loin, en pensant au caractère de son bébé, en pensant au physique de son bébé, en pensant à l’amour de son bébé, tout est idéalisé dans notre esprit.

Puis vient ce jour où tout bascule, ce jour où l’on m’a fait accoucher en urgence par césarienne à 7 mois de grossesse. On pense tout contrôler, on anticipe la manière dont les choses vont se dérouler car on s’informe, on lit des livres sur le sujet, on assiste à des cours etc, mais il n’en est rien, c’est Allah soubhanou wa ta’ala qui décide de tout, qui nous éprouve au moment où on ne s’y attend pas, al hamdouliLah.

Mon bébé pesait à la naissance à peu près 1kg, il a tout de suite été placé en couveuse dans le service de néonatologie de l’hôpital. SoubhanAllah mes sœurs, voir un si petit être avec des si petites mains qui font à peine la taille d’une de mes phalanges  m’a vraiment ému. Je n’ai pu le prendre dans mes bras qu’au bout de 2 jours et ce pendant à peine 15 minutes. C’est terrible pour une maman de voir son premier enfant branché à de multiples machines, ne pouvant pas le prendre, le câliner, l’embrasser comme on le souhaite, mais al hamdouliLah on sait que c’est pour son bien alors on patiente, et chaque jour a son lot de surprises.

Comme ce jour où l’on m’a annoncé que la vie de mon bébé était en danger suite à un problème cérébral. Les médecins eux ne peuvent rien faire si ce n’est contrôler l’évolution du bébé. On s’imagine mille situations différentes, la mort de cet être si cher, le handicap physique, le handicap mental etc. On se sent si impuissants face à cela, mais nous sommes maîtres d’une seule chose : tourner notre âme et notre cœur vers Allah, en  l’invoquant jour et nuit, en demandant aux musulmans et musulmanes que l’on connait d’invoquer pour notre enfant (d’ailleurs je remercie toutes les personnes qui ont invoqué Allah Tout Puissant pour mon enfant, qu’Allah vous en récompense et qu’Il vous facilite vos peines le Jour du Jugement) et on récite les invocations de protection des enfants, on récite sur le bébé al Qur’an al Karim qui est une guérison.

Et un jour les médecins nous annoncent  que notre bébé s’est stabilisé, que ces jours ne sont plus en danger mais qu’il pourrait avoir des séquelles.

Al hamdoulilah de nombreux mois après ma fille se porte comme un charme, c’est un enfant qui se développe comme les autres, qui s’épanouit et qui fait de ma vie et de celle de son papa un arc-en-ciel.

Je voudrais souligner la compétence des pédiatres et des infirmières puéricultrices qui gardent leur sang froid, qui sont à l’écoute et qui s’occupent si bien de tous ces petits êtres quand nous, parents, n’avons pas les compétences pour soigner nos enfants.

Cette épreuve est un rappel, elle m’a rappelé que je suis toute petite face à la Puissance d’Allah, que je suis misérable et qu’Il est celui qui donne tout. Cette épreuve m’a appris à être patiente et à ne pas me détourner d’Allah quand un malheur arrive. Mais surtout cette épreuve m’a appris à être reconnaissante envers Lui en le remerciant chaque jour pour ses innombrables bienfaits.

Votre sœur fiLah qui préfère rester anonyme.