La féministe Christine DELPHY  a écrit un très beau texte dont j’aimerais citer quelques lignes en préambule :

« […] les personnes qu’elle appelle les « assistant maternels » – en fait des assistantEs – ne seraient pas surveillées.  Enfin, pas assez. Certes pour les agréer les préfectures contrôlent leur « moralité » ainsi que l’hygiène et la sécurité du logement où elles accueillent les bambins (0 à 3 ans). Mais … avait-on pensé à examiner de près leur religion ? Eh bien non, avant Mme Laborde personne n’avait fait d’investigations poussées sur ce point capital.  Pourtant, on le voit bien dans les squares, les « nounous » qui s’occupent de petits enfants aux boucles blondes sont en majorité africaines, asiatiques ou arabes ; et certaines portent un foulard. Personne avant Mme Laborde n’avait perçu que ce foulard est une attaque à peine voilée contre la liberté de conscience du mouflet. On peut s’étonner de savoir que la liberté de conscience existe pour des mineurs soumis jusqu’à 18 ans à l’autorité parentale… Qu’on se rassure : elle n’existe pas.

Dans ce projet de loi, si on invoque « l’intérêt supérieur de l’enfant », ce n’est pas pour lui reconnaître une personnalité propre, mais au contraire pour réaffirmer que cette « liberté » signifie son contraire : le « droit fondamental des parents à choisir l’éducation de leurs enfants en fonction de leurs convictions ».

Suite à la scandaleuse loi « anti nounou voilée », qu’il est doux que l’absurdité de cet acharnement législatif trouve sa réponse personnifiée par les compétences d’une nounou voilée !

Le « Concours national de la meilleure nanny de France » a été organisé par l’académie des gouvernantes en collaboration avec la FEPEM et la FEDESAP. Après la première étape de sélection se constituant d’un QCM et d’une épreuve créative permettant d’évaluer le savoir des candidates et leur capacité à improviser et amuser des enfants, les autres jours de sélection n’ont pas laissé de répits aux candidates avec des épreuves toutes plus techniques les unes que les autres et un jury exigeant. Hier, il ne restait donc plus que 5 nounous sur les 1000 en lice. Cette compétition d’un genre nouveau a finalement consacré Isabelle CATIAU, convertie à l’islam portant fièrement son foulard. Gage de professionnalisme, reconnaissance du sérieux et de la qualité de son engagement auprès des enfants, ce titre honorifique permet à la jeune femme de remporter de surcroît la jolie somme de 4000 euros.

Symbole d’une France plurielle, Isabelle montre ainsi pudiquement que  les nounous en hijab sont aptes autant que les autres à prendre soin et éduquer  les tout-petits. Un petit camouflet médiatique pour celles qui chaque jour œuvrent avec amour, respect et exemplarité pour faire grandir la France de demain.

Chère sœur, pour notre part, nous vous tirons notre hijab !