Avec notre dernier numero « Infiniment Maman », on prend conscience de l’importance de la mère dans la vie de son enfant, et ce peu importe notre âge. Ce témoignage émouvant nous confronte aux deux pans du manque maternel : la perte d’une maman et l’attente de le devenir.

manque

Témoignage d’une lectrice

Le manque d’une mère…

Ça s’est passé 2 semaines après que je me sois mariée.

J’avais la vingtaine quand ma mère est décédée (Allahi rahma). Ce fut la plus grande des souffrances que j’ai jamais vécu dans ma vie. Elle est partie et m’a laissée toute seule… Comment arriver à surmonter une épreuve aussi difficile ?

J’avais mon mari pour me consoler et Dieu à qui me confier pour m’aider à surmonter cette épreuve. Je sais qu’on doit tous mourir un jour, mais elle est partie trop tôt, je n’avais plus personne à qui ouvrir mon coeur, j’avais encore tant de choses à lui demander et tant de choses à apprendre d’elle. Je me suis terrée dans le silence et la vie n’avait plus de goût. Sans Allah et la prière j’aurais fait une dépression.

Je m’en suis remise à Lui et le temps efface les blessures. Je fais des douas pour elle dans toutes mes prières et Lui demande sbar pour guérir mon cœur.

Ça va faire bientôt 10 ans et je pense à elle tous les jours, surtout quand il m’arrive une épreuve et que je n’ai personne à qui raconter mes souffrances. Après 2 ans de mariage je n’ai pas eu d’enfants j’étais confrontée à une infertilité inexpliquée.

… et le manque d’enfant

Je souffrais de ce manque d’enfant et de mère. On me répétait sans cesse « Alors c’est pour quand ? ». Les gens me questionnaient à longueur de temps. Je me suis renfermée sur moi-même et j’évitais tout le monde car j’en avais assez d’être harcelée de questions.

Je pleurais quand j’étais toute seule, pratiquement tous les jours lors des périodes les plus difficiles. Je me disais « Si ma mère était là, elle m’aurait consolée, réconfortée, m’aurait dit ça va passer, elle m’aurait prise dans ses bras. »

Allah à diminué mes souffrances et je me suis dit « Ma mère n’est plus là et je ne peux rien y faire, mais pour les enfants je peux encore demander à Allah de m’en donner ».

Je faisais qiam al-lail (ndlr prière de nuit) et j’implorais Allah de me donner une descendance vertueuse. J’ai appris toutes les douas pour avoir des enfants et je demandais à Allah dans toutes mes prières de me récompenser. Elles étaient plus importantes au Fajr, j’en pleurais tellement je souffrais de ce manque.

 Mon mari en souffrait aussi, mais ne le montrait pas trop. Il me disais toujours qu’il fallait s’en remettre à Allah.

Je ne portais pas le  hijab à cette époque car je travaillais, mais j’y pensais tous le temps.

Alors je me suis dit que je devais faire un pas vers Allah et mettre le hijab et c’est ce que j’ai fait. J’ai continué à implorer Allah sans cesse et 3 mois après avoir mis le hijab il m’a récompensée hamdoulah. Cela faisait 4 ans que j’attendais ce miracle. C’était le plus beau jour de ma vie, enfin j’étais enceinte.

Avec du recul sur cette épreuve je me suis rendue compte que c’était un mal pour un bien.

Ces années d’attente m’ont permis de renforcer ma foi en Allah. Ça nous à créé des liens encore plus forts avec mon mari et je l’aimais plus qu’au premier jour. On remercie Allah tous les jours pour le bonheur qu’IL nous a accordé.

J’aurais aimé que mes enfants connaissent leur grand-mère mais Allah en a voulu autrement.

Allahi ahamak maman.

 salem alaykoum.