Article de Hayate HAIFI

La grossesse est certainement un état extraordinaire et miraculeux pour toutes les femmes durant lequel le bébé a été porté « peine sur peine » comme l’évoque le message coranique. Comment en serait-il autrement quand le corps se métamorphose, les hormones sont en ébullitions et  le moral vacille, lunatique, au gré du temps et des tempéraments et ce pour le grand bonheur des papas! Une période singulière et délicate de la vie, parfois émaillée de son lot d’inconforts,  où les femmes ne sont pas toutes les mêmes face aux symptômes de la maternité. Et il est vrai que pour la plupart des futures mamans, les premiers troubles  (nausées matinales des 3 premiers mois, vomissements, hypersensibilité des odeurs etc. …) peuvent causer des désagréments dans la vie d’une femme musulmane. Jeûner le mois de ramadan en première ligne.

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C’est en effet le cas de Hayate maman de 2 enfants qui témoigne : «  J’ai toujours été enceinte durant le mois de Ramadan. Pour mon premier enfant, j’étais alors  enceinte de presque 5 mois et je n’avais déjà plus de nausées. Pour le second, je venais tous juste de dépasser le cap des 3 mois et soubhanALLAH les nausées s’étaient envolées, un miracle. Par contre, je développe pour chaque grossesse une sorte d’hyper salivation ce qui entraine des vomissements à répétions. Je voulais jeûner, mais je savais que ce Ramadan aurait ses limites. J’ai jeûné comme je pouvais. Au final, j’ai du rattraper 8 jours pour ma première grossesse et 12 pour la seconde. Je pense qu’ALLAH (SWT) nous donne des facilités dans notre religion, il ne faut pas trop tirer sur la corde, c’est un enfant que l’on porte, et comme toutes choses nous auront à rendre des comptes sur nos responsabilités ».

Quant à Myriam,  maman de 3 enfants, être enceinte ne constitue pas un inconvénient pendant le mois du jeûne. Elle nous fait part : « mes grossesses se passent sans trop de difficultés el hamdoulilah. Je peux par conséquent  jeûner sans problème. J’étais en vacances au Maroc pour ma dernière grossesse, je mangeais relativement bien à l’heure du repas, et comme le « sohour » était très tôt, je restais éveillée toute la nuit après les prières nocturnes pour pouvoir manger. De plus, l’heure du Maghreb  est plus tôt au Maroc, les journées paraissent plus courtes, donc il m’a été plus facile de jeûner au Maroc plutôt qu’en France.»

En tout cas, le fait d’être enceinte et de jeûner le mois de Ramadan n’est pas incompatible. Chaque femme doit l’envisager selon ses propres capacités, sa propre expérience et  l’avis du corps médical. En effet, si la femme craint que le jeûne lui soit nuisible, la majorité des savants sont d’avis qu’elle peut ne pas jeûner, à condition qu’elle rattrape les jours de jeûne manqués. Elle se trouve alors dans une situation similaire à celle d’une personne malade. Bien que cet avis fasse l’unanimité, certains divergent concernant le fait qu’elle doive rattraper plus tard les jours manqués, ou bien nourrir un pauvre pour chaque jour manqué, ou encore faire les deux en même temps.

Pour finir, n’oublions pas que la vie d’un(e) musulman(e) doit être portée par ce verset « Allah veut pour vous la facilité. Il ne veut point vous imposer de difficulté » [Al Baqara, verset 185]