La calligraphie, art ancestral acclamé par les plus grands poètes, revivifie l’esprit et amène douceur au caractère par la patience et la splendeur qu’elle recèle.

La calligraphie est, étymologiquement, l’art de bien former les caractères d’écriture. Ce mot provient des radicaux grecs κάλλος (kállos, « beau ») et γραφεĩν (grapheîn, « écrire »). Presque toutes les civilisations qui pratiquent l’écriture ont développé un art de la calligraphie. Toutefois, certaines d’entre elles l’ont élevé à un statut spécial en fonction des contextes historiques ou philosophiques particuliers. (Wikipédia)

Imane Magazine est allée à la rencontre de Christiane Millet, enlumineur-calligraphe. Dans son site de Calligraphie Contemporaine, elle présente divers calligraphes aux plumes et horizons divers, propose des stages de formation à la calligraphie et organise pour la deuxième fois dans la région Rhône-Alpes, des rencontres de professionnels calligraphes. « L’idée de sortir des scriptoriums et de reconnaître la calligraphie dans sa modernité, de montrer l’impact graphique qu’elle a dans notre société a retenu l’attention. » Elle nous parle de sa passion dans une interview.

– Pouvez-vous présenter votre initiative en quelques lignes ?

Les « Callifolies » sont un week-end d’échanges et de rencontres entre calligraphes d’horizons divers et public tant visiteur que stagiaire. C’est la découverte d’un territoire de nature et d’accueil.

–  Quelles qualités sont requises pour s’essayer à la calligraphie ?

La  curiosité.

– Vous parlez de « donner une impulsion pour dynamiser la culture dans nos villages ». Pouvez-vous nous expliquer en quoi la calligraphie est-elle un moyen pour donner cette impulsion et pourquoi cela vous paraît-il si important ?

Notre mission en tant que centre culturel et de montrer que la culture est universelle et ouverte à tous sans distinction de personnes ou de lieux. C’est une opportunité que nous a donnée une calligraphe en nous  initiant à cet art. Que sommes-nous sans le partage, l’échange, le respect ?

 Salima Lekouara et Salah El Moussawy sont vos représentants de la calligraphie arabe. Pouvez-vous nous exposer brièvement leurs parcours respectifs ?

Salima est d’origine algérienne. Elle a vécue en Egypte et c’est au Caire qu’elle devient professeur. Elle apprend la calligraphie arabe et latine. Elle transmet son savoir, ses qualités d’être et  artistiques dans des cours et des expositions dans l’Hexagone et à l’étranger.   Salah est né en Irak. Professeur,  il a dirigé le département de la calligraphe arabe et des arts décoratifs. Il vit de depuis 20 ans en France.  Il donne des cours, expose en France et à l’étranger et écrit des livres  sur la calligraphie arabe. C’est un poète, un philosophe et un homme de cœur.

 –  Vous organisez les Callifolies en juillet 2012 dans le Rhône. Pouvez-vous nous dire quelques mots à ce sujet ?

Nous invitons des calligraphes à venir partager leur savoir avec nous, présenter au public leurs travaux et montrer en direct des réalisations de fresques. Il y aura un spectacle de calligraphie lumineuse, des animations de découvertes des calligraphies Latine, Arabe, Japonaise, « Graf », dans des styles différents. Cet art millénaire et universel s’adresse à tous.

– Un petit mot pour les (futures) amoureuses de la calligraphie ?

Soyez curieuse, offrez vous un espace de rêve, dans un monde d’expression infini ou chacune peut trouver sa place. Osez.

Poème à propos du « qalam » (instrument utilisé pour la calligraphie)

 

BRUISSEMENT

Ecrit par Mahmoud Bagdadi,
Traduit par Laurent Berthelin


Ô calame,

Instrument de Dieu offert aux hommes pour exhumer les arts,

Promesse qu’Il a faite au nûn, au calame, à ses tracés,

N’es-tu rien d’autre qu’un végétal ?

Matière par essence condamnée,

Dont la sève se tarira,

C’est l’instant même de ton offrande.

N’es-tu rien d’autre qu’un végétal ?

En quoi diffères-tu de toute autre chose ?

Jadis, tu vivais d’eau

Mais la sève quittant ton corps

Tu es devenu source, irisant les parchemins

N’es-tu rien d’autre qu’un végétal ?

En quoi diffères-tu, dans la création ?

Silencieux, ta vie durant

A peine étais-tu coupé

Que ta voix, envoûtante, s’est exprimée

Tout fut écrit,

Enluminé,

Tu as dansé,

Et fasciné

Tu perpétues, par ton bruissement, l’écho des siècles passés.