De nos jours on constate une peur de plus en plus affirmée de l’autre ; cet autre qui ne pense pas comme moi, ne s’habille pas comme moi, qui ne rentre pas dans les normes que j’estime être les meilleures. Et soyons honnêtes, les médias n’y sont pas pour rien ! Pointer du doigt celui qui est minoritaire mais qui se caractérise par sa visibilité, ça permet d’en écrire des sujets ! 

Au même titre que l’on ne naît pas estampillée « femme musulmane voilée », on ne naît pas moine bouddhiste ayant choisi la méditation dans un temple, ou encore nonne vouant son existence à l’adoration dans un couvent.

Mais tout de même… quelle différence dans le traitement médiatique de ces cas certes différents mais pourtant rassemblés par une ferveur et un dévouement similaires.

En résumé, quelle que soit la façon dont est analysé l’islam, c’est toujours le sujet ‘joker’ qui est glissé dans le journal télévisé de 20 heures, quand il y a un trou dans la programmation, et qui permet d’attiser un soupçon de peur, une pincée de haine, un filet de xénophobie, recette idéale pour créer une boulimie chez le téléspectateur : aujourd’hui lorsqu’on entend « islam », c’est comme si on venait de dire un ‘gros mot’ et remarquez qu’il ne sort plus sans ses copains les « -istes » (intégriste, islamiste, terroriste, etc.) ! Quelle tristesse de voir que ce mot, dérivé du mot salam (paix), est sali par des gens ignorants, ou pire par des gens conscients de l’impact de leur verve ! La peur de l’islam, Cet islam sans gêne, L’Occident face à l’islam, Le spectre islamiste, Islam les vérités qui dérangent, Les convertis d’Allah, etc. Un florilège de Unes de « « « journaux » » » qui font dans la surenchère racoleuse. Déontologie ? Journalisme ? Souci de l’information ? Transmission de la vérité ? Mouairf… on y croit moyen quand même ! Disons que la peur c’est vendeur et plus c’est nauséabond, plus c’est bon !

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Étrangement moi je n’ai pas la même peur… En revanche lorsque je ballade mon bébé en poussette et qu’à hauteur de ses yeux encore innocents une pléthore d’images pornographiques s’étalent au grand jour devant le buraliste pour appâter le chaland : là je suis indignée. Quand je ne peux pas mettre un programme familial sans devoir sauter sur la télécommande pour zapper entre les propos orduriers, les publicités obscènes et les blagues graveleuses : là je suis choquée. Quand on trouve mignon de transformer une petite fille de 5 ans en bimbo et que l’érotisation précoce de nos enfants est rentrée dans la norme, là je suis outrée.

Alors à y bien réfléchir, est-elle si nocive et subversive que ça cette maman en foulard qui va chercher ses petits à la sortie de l’école ? Est-il si provocant que ça cet homme barbu qui se hâte vers la mosquée le vendredi, quitte à ne pas déjeuner, pour respecter ses obligations religieuses ? Est-il si malheureux cet enfant qui a pour modèle le Prophète salaLlahu ‘alayhi wa salam plutôt que Justin Bieber ? A méditer…