Désœuvrement cinématographique… L’actualité « aculturelle »  fut riche cette semaine : au choix humiliation ou haine du musulman ? Sous couvert de liberté d’expression, on voit germer le chiendent de la pensée humaine. Attaques, insultes et humiliations tapissent le champ médiatique actuel avec pour cible de prédilection le dangereux islam et les méchants musulmans. Cette sacro-sainte liberté d’expression serait donc le joker idéal pour le quidam désireux de vomir sa haine ? Décortiquons donc les deux fleurons intellectuels de l’industrie cinématographique hebdomadaire. Alors, alors…

 

Would you have sex with an arab ? Oui, oui ! vous avez bien lu. Ça pique les yeux mais c’est bien cette formule, dont nous ne pouvons que pointer la grandiloquente finesse, qui s’étale outrageusement dans les lieux publics. Placardée dans les métros, les arrêts de bus, dans les journaux, elle agresse tel un uppercut visuel : le « buzz » est atteint, l’effet « provoc » marche  à plein régime et les beaufs se gaussent.

Ce documentaire, puisque c’est ce que cache ce titre outrancier, prétend donc traiter de la complexité et de l’hypersensibilité des relations israélo-palestiniennes en interrogeant des jeunes (en fin de soirée et visiblement parfois passablement éméchés) sur cette question existentielle : « coucherais-tu avec un Juif/un Arabe ? » (Petite parenthèse, « Would you have sex with a Jewish ? » aurait donné lieu à une levée de boucliers en règle et de hauts-cris scandalisés sur la montée de l’antisémitisme avec à la clé censure de l’affiche. Mais là, ça concerne l’arabe musulman… l’humilier, lui intimer de courber l’échine et d’accepter de bonne grâce deviennent une règle. Et s’il a le toupet de hausser le ton contre ce manque de respect patent, on sort le joker « liberté d’expression » et là, « l’arabe-musulman-intégriste-obscurantiste » n’a plus qu’à ravaler sa fierté et accepter d’être publiquement ridiculisé.)

« Coucherais-tu avec un Juif/un Arabe ? » donc, et pas « Parviendrais-tu à aimer un Juif/un Arabe ? », qui pour le coup aurait été bien plus délicat et profond mais ô combien moins vendeur ! Je ne développerais pas plus car n’ayant pas vu ce « documentaire », je me suis simplement attachée à montrer la banalité de cette gifle verbale : un titre qui se voulait subversif mais qui est finalement tristement consensuel.

L’innocence des musulmans. Rien qu’à la description journalistique de ce qui est qualifié maintes fois de « navet », je sais que l’on atteint l’apothéose dans l’immondice. Haine éructée, mensonges éhontés, propos orduriers, et même pas l’honnêteté de dire que l’objectif est de signifier leur aversion viscérale des musulmans alors qu’ils nous crachent leur mépris à la face du monde… Ces prétendus cinéastes dissimulent leur répulsion et leurs propos et images indicibles sous de fallacieux prétextes politiques. Salir l’immaculé ? Noircir la pureté ? Affaiblir la force ? Les efforts sont vains : notre cœur est l’écrin de notre foi et tous leurs odieux discours n’ont aucun effet, si ce n’est celui de la renforcer. Essayer d’atteindre notre religion par leur bile nauséabonde a autant d’effet que s’escrimer à vouloir pourfendre les flots avec leur main. Je ne veux pas décrire l’objet de ce film car ce serait lui donner trop de crédit. Je vous enjoins ainsi à ne pas aller voir les différentes vidéos qui pullulent tel un virus sur la toile. Ne tombons pas dans le piège grossier tendus par ces bouffons gonflés de haine et ne donnons pas de « grain à moudre » aux détracteurs. Annihilons jusqu’à leur existence : la plus violente de nos réponses reste définitivement l’indifférence. Leur médiocrité n’atteindra jamais notre dignité.