Voici une collection qui aura fait couler beaucoup d’encre ces derniers jours… Les deux créateurs de la célèbre maison de haute couture italienne sortent leur première collection « modest fashion » à destination de la clientèle du Golfe, composée de abayas, de hijabs et d’accessoires. Des pièces travaillées dans des tissus nobles comme la soie, de la dentelle inspirée du vêtement sicilien, et des motifs très méditerranéens, citrons et fleurs, pois.

Et la polémique de s’enflammer… Deux camps se sont formés : ceux qui approuvent et ceux qui s’insurgent. Et dans ce dernier camp, on trouve deux raisons : d’un côté coup marketing visant à acheter les musulmans, et de l’autre ceux qui s’indignent de voir la haute-couture se rabaisser à créer de telles tenues symboles de la soumission de la femme. Trouvailles étonnantes également dans le camp de ceux qui sont pour : certains pensent en effet (entendu de la bouche d’une ancienne ministre) que si cela peut « ouvrir ces populations à la notion de mode et d’art, cela peut être une bonne chose »…

Aberrant de voir à quel point les réactions que soulève cette collection sont révélatrices de l’ethnocentrisme occidental. La démarche de Dolce & Gabbana, peut-être pur produit marketing, aura quand même eu le mérite de mettre un petit coup de pied dans la fourmilière, et de poser les choses clairement : oui la Modest Fashion est un courant en plein essor et dépasse désormais les frontières des pays musulmans, elle touche d’autres populations, religieuses ou non, via une démarche de retour vers l’appropriation de son corps. La mode dite occidentale ne peut plus nier l’importance de ce courant en terme de clientèle comme en terme de créateurs. Autre point, cette collection montre que les codes de la mode ne sont pas universels, qu’il existe bien d’autres références que celles de la culture occidentale, qui ont tout autant leur place sur les podiums des défilés.

On en oublierait presque d’aller voir à quoi ressemblent les fameuses abayas…

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Et vous, qu’en pensez-vous ?