Si aujourd’hui, je prends mon clavier pour partager l’une de mes plus grandes épreuves que j’ai dû traverser par la grâce d’Allah Ta’ala c’est justement pour célébrer Sa grandeur qui s’est totalement exprimée à travers celle-ci soubhana Allah…

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Une grossesse « normale »

À la base, je suis quelqu’un qui ne dévoile pas ses sentiments de peur d’en souffrir et préfère les garder au fond de moi… donc sans vraiment tout dévoiler dans les détails je vais vous faire part de ce que j’ai enduré en raison de la maladie avec laquelle l’un de mes enfants est né alhamdoulilah

Durant ma grossesse tout s’était déroulé à merveille, lors des différentes échographies rien n’avait été décelé et avec le recul je me dis que ça a été une très bonne chose, ce qui m’a permis de la vivre sereinement et à la base j’avais même voulu avoir un suivi avec une sage-femme agréée pour l’accouchement à domicile mais qadar Allah. Par la suite, je comprendrais pourquoi ça n’a pas été possible alhamdoulilah… Même sa naissance s’est bien déroulée, le médecin ce jour-là m’avait dit à deux reprises « Il va très bien Madame », cette phrase a souvent raisonné en moi. Voilà après quelques courtes heures il était là, dans mes bras.

Durant mon séjour à la maternité, je n’avais qu’une hâte : rentrer avec mon bébé, même si je ne réalisais pas que j’étais à présent devenue mère et le comportement de l’une des puéricultrices me confortait encore plus dans ce sens. Ses allers-retours dans ma chambre pour regarder avec insistance mon bébé et cette fameuse phrase qu’elle prononcera : « Tu as une drôle de couleur, toi ! » me questionnait mais loin d’imaginer ce qu’il en était.

Deux jours plus tard tout bascula…

Lors de sa dernière visite, le même médecin remarque que le cœur de mon bébé battait trop vite. On l’emmène tout de suite au service de néonatologie. Tout s’écroule en moi, je ne comprends pas trop ce qu’il se passe, je descends en pleurs appeler mon mari, je l’attends et à son arrivée nous allons le rejoindre. Et là je le vois dans une grosse couveuse avec des ambulanciers, ils l’emmènent dans un autre grand hôpital. Je rentre donc chez moi sans mon bébé…

Nous le retrouvons dans cet autre hôpital et là les médecins et autres infirmières m’expliquent les soins qu’il a eu à son arrivée. Les jours passent, je fais des allers-retours pour le voir. Dans ma tête, je suis dans un monde parallèle. Même pas le temps de réaliser que ce petit bout était mon bébé que déjà il traversait une lourde épreuve. Je me devais de rester à ses côtés le plus longtemps possible, de l’épauler, être présente pour lui. J’ai compris le sens de la rahma (miséricorde) envers un être qu’on ne connait pas ou juste à peine… un sentiment qui émet une grande chaleur intérieure, qui rayonne d’amour et de patience pour lui. Je sentais bien qu’il provenait de Lui.

Les jours passèrent et j’ai appris que j’avais la possibilité de rester avec lui même la nuit. Je n’en avais que faire du confort, quitte à dormir à même le sol, je sentais ce devoir d’être là seulement avec lui. Ce devoir de mère, je l’ai senti naître en moi à ce moment-là. Et puis, le médecin qui le suivait nous avait fait comprendre que son état ne s’améliorait pas et qu’ils ne pouvaient pas faire plus. Une fois encore la miséricorde à l’égard de ce petit être s’exprima à travers mes larmes, j’avais beaucoup de peine pour lui en comprenant qu’il pouvait s’éteindre aussi vite qu’il avait vu le jour.

Garder confiance en Allah, envers et contre tout/tous

Je refusais d’imaginer cette fin, Allah est capable de tout et les médecins sont des êtres humains comme nous, imparfaits et ne détiennent  ni la vérité, ni le futur entre leurs mains. Tout était encore possible. Je repars dans sa chambre, certes avec une grande tristesse jamais ressentie, auparavant mais convaincue que par la volonté d’Allah Ta’ala ça ne se passerait pas comme les médecins pensaient le savoir incha Allah.

Je lui ai beaucoup parlé avec le sourire, je lui disais qu’on ne se connaissait pas encore assez pour qu’il nous laisse maintenant mais que s’il nous quittait je savais où il serait et mon cœur en était apaisé. Cette sérénité, cette sakina, m’a permis de tenir jours après jours, nuits après nuits, malgré les ballets incessants de médecins, internes, infirmières, aide soignantes qui se relayaient d’heures en heures.

Le dimanche qui a suivi son état s’est amélioré d’une façon fulgurante et imprévue pour les médecins. Personne n’en revenait, ils ne pouvaient l’expliquer soubhana Allah. Moi, si … Mais comment leur expliquer sinon de voir en Lui. Il n’y a que Lui qui guide et qui guérit …

Home sweet home

15 jours plus tard, nous rentrions à la maison le jour où je suis moi aussi née. Il deviendra aussi, en quelque sorte, sa deuxième naissance. À ce moment, nous sommes (enfin) 3 dans notre foyer.

Il a été suivi et même opéré plusieurs mois plus tard (seconde grande épreuve) mais il est maintenant là avec nous en bonne santé, grandit, fait ses premiers pas, dit ses premiers mots dont le premier fut « Allah »… Alhamdoulillah

Plusieurs années sont passées et aujourd’hui il se porte comme tous les enfants de son âge, beaucoup ignorent par où nous sommes passés, je ne souhaite pas en parler afin que l’on n’éprouve pas de pitié à son égard. Même lui ne s’en souvient pas et c’est une grande ni’ma (bienfait). Néanmoins, je suis certaine que c’est inscrit en lui, cela a marqué la personnalité combative dont il est pourvu soubhana Allah. Ceci me remémore le fait que je disais de lui qu’il était un petit moujahid et que je le nommais « Mon petit rappel ».

Allah est le Seul à détenir le Savoir

À travers mon témoignage, je souhaite passer le message suivant aux lecteurs/rices de votre magazine : tout ce qu’on pourra vous dire n’est pas à prendre comme une vérité absolue ! Car les dires, les « prévisions » qui émanent de l’être humain sont faillibles. Allah peut et est capable de toute chose, ne diminuez en rien Sa toute Puissance quelque soit l’épreuve qu’Il aura choisi de vous offrir afin de vous permettre de vous rapprocher de Lui, d’éclairer votre chemin pour mieux Le connaître ainsi que Son message. Il est al-Hakim et de par Sa sagesse connait les tenants et les aboutissants de notre existence et de ce qui la compose, comme les épreuves. Il connait ce que nous ne connaissons pas. Sachons placer toute notre confiance en Lui quelque soit ce qu’IL nous destine. Et s’il y a bien une chose que j’ai retenue, grâce à la fois à l’un de mes parents et de cette épreuve, c’est que le meilleur des moyens (asbab) reste les invocations (dou’ah).

Je considère cette lourde épreuve, dont  je suis restée marquée mais dont je retiens surtout le bon côté, comme étant un bienfait dans le sens où ça m’a élevé dans la compréhension de certains aspects de la vie et de nos limites en tant que créature soubhana Allah. J’ai encore plus pris conscience de cette faveur dont Allah nous a doté à savoir l’esprit critique : ne jamais prendre pour argent comptant ce qu’on nous dit, même si cela émane d’un esprit doté d’un bac + 12, et mettre au- dessus le Créateur de la Science par excellence, de Sa Toute Puissance, de Sa Grandeur …

Qu’Allah nous permette de nous rapprocher de Lui, nous accorde Son pardon et Son infinie Miséricorde.

Qu’Allah protège mes proches et les vôtres et nous réserve la compagnie des personnes pieuses qui nous ont précédé en Son paradis !

Allahou Alam

Oukhtoukoum anonyme