islam-dietetiqueLa saga du mois sera consacrée à l’alimentation et à la diététique, car d’une part nous avons le devoir de prendre soin de notre organisme mais d’autre part parce qu’entre idées reçues et mauvaises habitudes on fait parfois plus de mal que de bien à notre ligne ! Alors halte aux régimes « yoyo » néfastes pour la santé et apprenons à manger sain pour vivre bien grâce aux conseils de l’une de nos diététiciennes Safia BARA.

L’islam nous incite à avoir une alimentation saine afin de prendre soin de notre corps. Mais comment adopter une bonne hygiène de vie, conformément à nos préceptes religieux ?

Bien manger pour préserver sa santé 

Il est indéniable aujourd’hui que l’alimentation est l’un des facteurs qui influent le plus sur notre santé. L’adage d’Hippocrate, vieux de 2500 ans, est avéré aujourd’hui : « Ton alimentation sera ta première médecine ». Ainsi, une alimentation déséquilibrée est facteur de risques cardiovasculaires, d’obésité, de diabète, d’hypertension, et même de cancer. C’est pourquoi le traitement de ces pathologies passe essentiellement par un régime diététique adapté. A l’inverse, une bonne hygiène alimentaire permet d’empêcher ou de retarder l’apparition de ces troubles. C’est le cas, par exemple, du régime crétois.

La santé est un bienfait et un devoir 

La santé est un bienfait que Dieu nous a donné. D’après Aboû Bakr As-Siddîq, le Prophète  disait : « Demandez à Dieu de vous préserver dans votre santé, car l’être humain ne peut certes jouir de meilleur bienfait. » [hadith sahih rapporté par Ibnou Maaja]

Mais plus qu’un bienfait, la santé est un devoir pour le musulman. Parmi les nombreux sens de l’amana (le dépôt), le corps harmonieux, en bonne santé, les sens sont des dépôts que Dieu nous a confiés. Nous devons donc en prendre soin et les restituer tels que le Créateur nous les a donnés.

Le Prophète disait également : « Le croyant fort est meilleur et plus agréable à Dieu que le croyant faible » [Muslim]. Il faut comprendre « fort » dans tous les sens du terme : au niveau de son mental, de sa foi et de son corps, dans l’objectif de pouvoir œuvrer au mieux  dans le bien.

Cette parole fait écho au proverbe maintes fois entendu « un esprit sain dans un corps sain ». Comment progresser spirituellement, se consacrer aux adorations et aux bonnes actions, si notre esprit est préoccupé par notre état de santé ? Le corps est le support de l’âme. S’il est en bonne santé, l’âme sera en bonne santé, prompte à l’adoration.

La modération : base de l’alimentation du musulman

L’islam est la religion du juste milieu et Dieu nous enjoint la modération dans toute chose. Manger doit être un plaisir, mais doit avant tout combler un besoin physiologique : nous mangeons pour vivre et non l’inverse. L’homme ne doit pas devenir esclave de son ventre et doit éviter le gaspillage : « Mangez et buvez en évitant tout excès! Dieu n’aime pas les outranciers. » [al-A’raf, verset 31]

Les excès alimentaires sont, comme nous l’avons vu, sources de maux : obésité, diabète… Mais en plus de détériorer notre santé, ils nous poussent à la paresse et à l’oisiveté. D’ailleurs, le Prophète salaLlahu ‘alayhi wa salam a dit à ce sujet : « Le Fils d’Adam n’a jamais rempli un récipient pire que son estomac » [at-Thirmidhi]. C’est pourquoi le Prophète salaLlahu ‘alayhi wa salam se contentait de peu de nourriture et jeûnait souvent.

Le jeûne et la santé

« Jeûnez, vous acquerrez la santé » [hadith authentique rapporté par Abou Nou’aym]

Les bienfaits physiologiques du jeûne sont reconnus par bon nombre de scientifiques, aujourd’hui. De manière générale, le jeûne permet au corps de faire le grand nettoyage et d’éliminer notamment les graisses superflues et les toxines. En effet, dans cette situation d’abstinence, les organes digestifs vont se reposer, le corps va puiser dans ses réserves de glycogène puis de graisse afin de subvenir aux besoins des organes. L’activité digestive diminuée la journée, le corps va se consacrer à la régénération de ses tissus lésés. Ainsi, cette diète a des effets curatifs, contre l’embonpoint ou l’hypercholestérolémie par exemple, mais aussi des effets préventifs puisqu’il permet au corps de se régénérer et de se purifier régulièrement. Pour exemple, le célèbre médecin Ibn Sina (Avicennes) avait l’habitude de soigner certains maux en prescrivant trois semaines de jeûne.

Manger ce qui est bon 

 « Ô hommes! Mangez de ce que la terre vous offre de licite et de bon » [al-Baqarah, verset 168]

Ainsi, le musulman ne se contentera pas d’une nourriture licite, Dieu lui ordonne de consommer ce qui sera bon et sain pour lui. En effet, certains aliments sont autorisés mais contiennent des éléments qui peuvent être nocifs. On peut citer les pesticides que l’on retrouve dans les fruits et légumes, qui, entre autres, sont cancérigènes et induisent une baisse de la fertilité, sans parler des  conséquences environnementales. Mais aussi, l’aspartame utilisé dans les boissons light. Il a été montré récemment que la consommation de ces boissons multiplie le risque de diabète par 2 ou 3. L’huile de palme, et les huiles hydrogénées de manière générale, que l’on retrouve dans la plupart des produits industriels (biscuits, plats préparés, confiserie…) sont athérogènes, c’est-à-dire qu’elles favorisent les dépôts graisseux dans les artères. Et il y a tant d’autres exemples…

Notre santé est notre plus grand bienfait, préservons la, en ayant une alimentation saine et raisonnée.