Nous continuons aujourd’hui notre saga qui met en valeur les hommes qui nous entourent. Après avoir fait la rencontre d’un père de fille convertie et voilée, puis d’avoir discuté avec un homme célibataire encore en quête de celle qui partagera sa vie, nous partons aujourd’hui à la découverte d’un père.

Les hommes sont communément considérés comme les chefs de famille. Mais qu’implique vraiment ce rôle ? Est-ce si difficile de porter cette casquette ? Comment être à la fois le chef du foyer, un époux attentionné et un père disponible ? Tout pour les femmes de ma vie c’est une merveilleuse rencontre avec un homme, musulman, époux et père de deux petites filles.

La notion de chef de famille me parait un peu démodée, désuète voire même complètement incorrecte de nos jours. Cela a pu être le cas à une époque où les femmes ne travaillaient pas, restaient à la maison et avaient pour « seules » fonctions l’entretien de la maison et l’éducation des enfants. De nos jours, et en tout cas dans mon foyer, ce rôle est bel et bien porté par nous deux et les décisions sont prises ensembles. Quand je rentre le soir, que les enfants ont diné, que la maison est rangée et que le repas est prêt à être servi, je me dis qu’un chef de famille sans épouse n’est rien car c’est surtout elle qui gère tout dans le foyer. J’ai une grande estime pour elle, pour sa capacité à jongler avec tous ses rôles et à prendre soin de nos enfants.

Et c’est d’ailleurs pour cela que le choix de la femme est primordial. Il faut avoir une pleine et entière confiance en son épouse. A partir du moment où le choix des époux pour se marier a été fait dans l’idée de fonder une famille avec l’autre, de construire un mariage solide, halal et que les deux sont sur la même longueur d’onde, il n’y a pas de raison que des problèmes ou du stress apparaissent par la suite.

L’un des aspects souvent craint par les hommes lorsque l’on fonde un foyer c’est l’aspect financier. Il est clair qu’il incombe à l’homme de pourvoir aux besoins de sa famille mais encore une fois je ne l’ai pas vécu avec stress. Il est évident que j’ai dû faire des sacrifices par rapport à certaines dépenses que je faisais auparavant. Mais j’avais déjà une vie plutôt saine avant mon mariage donc cela n’a pas été une grande révolution. Et une fois que mes filles sont arrivées, je ne me suis même pas posé de questions : c’était rien pour moi et tout pour ma famille. L’important encore une fois c’est de ne pas se laisser emporter par la société de consommation, de revenir aux fondements et aux bases de notre religion et que toutes nos actions soient faites dans le chemin d’Allah.

Ainsi, même quand une difficulté survient dans ma vie, dans mon couple ou dans ma famille je ne me fais aucun souci car j’ai une pleine et entière confiance en Allah. C’est selon ces principes que je vis et alhamdoulillah à ce jour tout va bien et une solution a toujours été trouvée quand une difficulté s’est présentée.

L’arrivée de mes enfants a vraiment opéré chez moi un changement important. J’ai pris beaucoup de maturité d’un coup. Ce n’est pas forcément le premier jour où j’ai tenu mes filles dans les bras qui m’a marqué. Parmi les meilleurs moments qui me reviennent en mémoire,  je me souviens du plaisir de rentrer le soir après une longue journée de travail, et de les voir arriver en courant vers moi. Leurs sourires, leurs expressions, leurs câlins… ce n’est pas tant ce que je peux ressentir pour elle qui me transporte mais vraiment de voir ce qu’elles peuvent ressentir et exprimer pour moi.

Egalement parmi les moments simples mais tellement plaisants, je me souviens de ces jours où je vais faire un tour en voiture avec elles. Répondre à leurs questions même les plus bêtes, dire un peu tout et surtout n’importe quoi. C’est vraiment à travers ces moments-là que je ressens le bonheur et le plaisir d’avoir mes filles et d’être leur père.

Pour mes enfants j’ai bien sûr de grandes ambitions mais quand on pense à l’avenir dans cette société il vaut mieux avoir une confiance sans faille en Allah car sinon l’avenir peut nous paraitre très sombre. L’un de mes objectifs est de les mettre à l’école arabe/coranique le plus tôt possible afin qu’elle puisse apprendre un maximum étant jeune. Aujourd’hui de nombreuses structures le permettent et il me semble que cela a manqué à ma génération. D’un autre côté, je me dis que parfois on se complique un peu trop la vie. Voici un exemple : il a suffi que ma fille me voie quelques fois faire la prière pour qu’elle souhaite m’imiter et venir la faire avec moi. Si on vit avec notre foi, que les enfants baignent dedans depuis leur plus jeune âge, que nous leur montrons le bon exemple et que nous avons confiance en Allah alors nulle crainte à avoir ! 

Avec une épouse en qui j’ai pleinement confiance, avec nos familles respectives de qui nous restons proches et avec notre foi en Allah, fonder un foyer n’est certes pas une chose facile mais voir l’amour dans les yeux de mes filles mérite amplement les quelques tracas qu’elles m’auront causés. 

Majid.

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