Le témoignage qui suit est une ôde à l’Amour du Divin. L’écrivaine Kerima Chelhab, nous livre en toute intimité l’amour qu’elle porte à son Seigneur. Elle nous dévoile son cheminement spirituel avant et après sa conversion à l’Islam. Tel un voyage initiatique.

Nous nous sommes tous un jour, posés la question : comment aimer Allah et comment savoir s’Il nous aime ? Comment augmenter mon Amour pour Dieu ? Comment augmenter ma foi et mon amour pour Allah ?

Son récit est une preuve pour nous, une preuve sur la Rahma, la Paix, la Joie, l’accomplissement… et bien d’autres bienfaits que l’Amour Véritable procure.


Mon Amour, cela fait un an que l’on est ensemble. Une année entière que Tu as passée à mes côtés alors même que je ne sais ni à quoi Tu ressembles ni ce que Tu es. Quand on est ensemble, il n’y a que moi que l’on voit et, pourtant, moi, j’ai l’impression de ne voir que Toi. A chacun de mes pas, je Te cherche et je Te trouve. Tu es devant moi. Dans cette feuille gracieuse, aérienne, légère que le vent emporte dans sa course folle, dans le sourire de cet enfant innocent, dans l’azur du ciel qui se mêle à l’indigo de l’océan. Dans chaque endroit, à chaque moment, n’importe quand, je trouve une part de Toi.

J’ai voyagé seule dans toutes ces villes du monde et, pourtant, dans le fin fond de ma solitude, Tu étais là. Jour après jour. Tu étais là, Tu m’accompagnais et me donnais la main. Dans ces villes du monde où je n’avais aucun repère, où je ne connaissais personne, où ma langue n’était pas la leur ; la langue de mon cœur était nôtre. Et je dois avouer que c’est un de mes plus grands plaisirs dans la vie : tout fuir pour m’en aller dans des lieux inconnus dans lesquels seule Ta Présence me sera familière. Oui, mon Allah, me retrouver seule avec Toi, dans n’importe quel endroit du globe, fait partie des bonheurs que Tu m’as octroyés dans ce bas-monde. Et quel meilleur garant ? Et qui d’autre que Toi pour me procurer cela ? Avec qui d’autre au monde pourrais-je me sentir chez moi à mille lieues à la ronde de mon foyer ? Ta Seule Présence rend chaque paysage réconfortant, familier, protégé. Dans la contrée la plus lointaine, au sein du peuple le plus hostile, parmi la nature la plus sauvage, j’ai l’intime conviction que je ne craindrai jamais rien. Car Tu ordonnes le monde et que ce qui m’arrivera ne sera jamais que l’inéluctable sceau de Ton Décret.

Me perdre dans ces immenses étendues boisées et sauvages, seule, seule, seule avec Ton Souvenir.

J’étais à l’hiver de ma vie lorsque Tu es arrivé, installant pour toujours l’été dans mon cœur. Oui, ce fut difficile, mon Allah, surtout à nos débuts. Nous vivions un amour clandestin et mon cœur souffrait de devoir Te cacher, Toi que j’aimais tant. Je devais feindre, mentir et simuler. Mais je captais leurs regards, lourds de sous-entendus car j’ai appris à ressentir tout le poids du non-dit et les coups muets que l’on vous inflige, je sais les déchiffrer et chacun des leurs était comme une gifle dans mon cœur déjà tourmenté. Ce cœur morcelé en deux parties éternellement incompatibles : l’amour fou de notre rencontre et la déception cuisante de leur rejet. Combien de prières cachées, hâtives, bâclées, le dos courbé sur le tapis de la salle de bains, priant pour que le bruit de l’eau couvre les paroles bégayantes que je T’adressais. Combien d’escapades furtives pour pouvoir jeûner, combien de ruses pour masquer l’appel, cinq fois par jour, de Ton amour à notre égard, combien de larmes sur l’oreiller…

Combien de prières cachées, hâtives, bâclées, le dos courbé sur le tapis de la salle de bains, priant pour que le bruit de l’eau couvre les paroles bégayantes que je T’adressais.

Puis, Tu m’as aidée, je l’ai fait. Ce soir-là, au téléphone, encore une fois seule dans la rue, alors que la chaleur étreignait tout autant mon corps que mon cœur, j’ai tout dévoilé de nous. Je l’ai dit à celle qui m’a portée dans ses bras alors que je n’avais pas encore une année et mon cœur, si lourd, s’est entièrement vidé. De longs sanglots échangés et le soulagement d’une révélation enfin avouée. Tout ne fut pas si facile à mon retour parmi les miens. Il n’y avait plus rien de familier en moi lorsqu’ils me regardaient et je ressentais, dans tous ces silences gênés, l’étendue de leur incompréhension. Ils ne saisissaient pas. Qui Tu étais, ce que Tu me voulais et pourquoi je ne voulais plus que Toi et rien d’autre. J’ai ressenti, sans avoir besoin de leurs mots, leur culpabilité. Ils ont retracé mentalement le parcours de ma jeune vie et se sont demandés, à demi-mots, en chuchotant, sans l’avouer, ce qu’ils avaient bien pu rater. Ils n’ont pas vu que la lumière qui, depuis longtemps, au fond de moi, s’était éteinte, reprenait vie. Ils n’ont pas compris que cette fille qui boitait toujours avait enfin retrouvé l’usage de ses deux jambes. Ils n’ont pas reconnu l’aquarelle pleine de couleurs, eux qui étaient habitués à ce pauvre croquis livide, sans couleur et sans vie. Mais je sais que tout cela arrivera quand Tu l’auras décidé. Tout vient à point à qui sait attendre. Et je sais de quoi je parle. Ne T’ai-je pas attendu toute ma vie ? N’était-ce pas à Toi Seul que j’aspirais, du fin fond de mon mal être, qui aurais-je voulu d’autre ?

Qu’attendais-je d’autre qu’un Sauveur ? Je me suis noyée des milliers de fois dans les flots bouillonnants et tumultueux de dounya et Tu me voyais me débattre, buvant la tasse et me traînant, à chaque fois, sur la même rive. Pour mieux replonger. Mais cette fois, il y a un an précisément, Tu es arrivé. Je n’étais plus sur la berge mais tout au fond des flots et je savais que cette fois serait peut-être fatale.

J’avais largué mon dernier pack de munitions à la bataille précédente et, pour celle-ci, je m’étais présentée complètement à découvert, consciente des risques mais désespérément incapable de faire autrement. Alors que ma tête s’apprêtait à toucher le fond, Tu m’as repêchée soudainement, sans que j’aie le temps de dire ouf, avec la rapidité de l’éclair. Tu as mis de l’onguent sur mes plaies, Tu as pansé mes blessures et Tu m’as consolée. Pendant si longtemps. Il n’y avait alors plus que Toi et moi. Et le monde, tout autour, semblait s’être figé dans une stase que Tu avais créé. Je ne comprenais pas ce qui m’arrivait mais je sentais, tout au fond de mon cœur, qu’une force invisible, inéluctable et invincible m’attirait. Mes larmes coulèrent à flots pendant des jours sans même que je n’en saisisse vraiment la portée, la raison, la signification. Mais elles étaient toutes pour Toi et ça, je le savais.

Je ne comprenais pas ce qui m’arrivait mais je sentais, tout au fond de mon cœur, qu’une force invisible, inéluctable et invincible m’attirait.

A chacun de mes réveils dans cette nouvelle vie, j’osais à peine ouvrir les yeux, respirer, me lever.

Et si tout cela avait disparu, encore une fois ? Et si tout ce bonheur n’avait, une énième fois, été qu’éphémère ? Et si, encore une fois, on m’enlevait ce que j’aimais ? Non. Tu étais bien là. Chaque nouveau matin que Tu consentais à m’accorder, mon Amour. On l’accueillait ensemble, il débutait par Ton Nom.

Et, depuis tout ce temps, Tu es encore et toujours là, on a traversé tant de choses ensemble et, quand j’ai réalisé, ce matin, que cela faisait un an pile que l’on s’était rencontrés, mon cœur a fléchi. Déjà un an.

Si je le pouvais, je revivrai chaque jour ce jour béni. Ce jour où Tu m’as sauvée ; ce jour où j’ai respiré, ce jour où j’ai cru. Tu étais là depuis le début, ce n’était que moi l’aveugle ; Tu m’as empêchée de tomber tant de fois, Tu m’as protégée toutes ces fois où, inconsciente, je me jetais dans la gueule du loup ; Tu as toujours fait en sorte de me rattraper in extremis lorsque l’appel des abîmes était trop fort pour mon cœur éprouvé.

Ce jour où Tu m’as sauvée ; ce jour où j’ai respiré, ce jour où j’ai cru.

Mon Allah, j’ai grandi sans penser à Toi une seule fois et, désormais, je n’imagine plus une seule seconde sans Ta Présence à mes côtés. Avec Toi, ma sensiblerie est devenue compassion, ma naïveté confiance et mon manque d’affection altruisme. Tu as ennobli mon caractère. Tu as transformé ce que la société me décrivait comme défauts en qualités. Tout ce que j’ai perdu durant ces vingt-trois longues années dans Ton absence, Tu me l’as rendu : un cœur réparé, blanc et capable d’aimer à nouveau, des yeux dépourvus de leur voile d’ignorance, une langue sur laquelle affleure Ton Auguste Nom.

Désormais, j’aime l’été, j’aime le soleil et ses rayons, j’aime la lumière. Car en les voyant, c’est Toi que je vois et Tu as chassé tous ces mauvais souvenirs auxquels ils étaient rattachés.

Je ne Te remercierai jamais assez de ce magnifique cadeau que Tu m’as fait. Tu m’as accordé une seconde chance ici-bas, mon Amour. Tu m’as élevée alors que j’étais au plus bas, Tu m’as aimée alors que je me détestais, Tu m’as permis d’être à nouveau moi-même. Je Te cherchais et Tu m’as trouvée. Pour tout cela, merci, mon Amour. Merci d’avoir cru en moi alors que je ne croyais pas en Toi.

Allah, mon Unique Amour.

« Mon cœur était près de s’envoler, c’était la première fois que la foi s’installait dans mon cœur »1 .

Djoubair, qu’Allah soit satisfait de lui. (Rapporté par Boukhari)

Née d’un père algérien musulman, j’étais sur la fitra comme chacun de nous. Mais il m’a laissée, j’ai donc été adoptée par une famille française, catholique m’ayant donné une éducation respectable, de bonnes valeurs, beaucoup d’amour. J’ai réussi mes études, publié deux livres, exercé plusieurs sports en compétition. Mais il me manquait, inconsciemment, L’Origine Une et irremplaçable et cela me rendait infiniment malheureuse. A mes 23 ans, Allah m’a fait revenir à ma fitra en ouvrant mon cœur à Son amour, moi qui détestais pourtant la religion.

Quand je regarde mes photos d’avant, j’ai envie de dire à la fille triste que j’étais que tout ira bien.

J’ai envie de dire à celles qui me lisent, hésitant encore, qu’on a tout à gagner à laisser sa vie entre Les Mains de Dieu. Qu’Il est notre meilleur Garant.

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