La société actuelle nous pousse à nous affirmer, à paraître, nous exposer et ainsi à donner l’ascendant à ce qui dépend de l’extérieur, de l’apparence. Mais qu’en est-il de l’authenticité, celle qui émane de l’intérieur, celle qui détermine notre identité, celle qui nous permet d’être et de devenir au gré des saisons ?

Un cœur, un corps, un tout sublime

Nous sommes façonnés d’une si belle manière et par un artiste grandiose. Notre être est un tout cohérent, je fais référence à l’âme qui relève du caché et à cette enveloppe, notre corps qui renferme d’étonnantes fonctionnalités.

Ce qui semble fondamental et décisif, ce qui nous différencie de notre voisin, de cette foule d’anonymes, c’est ce que nous allons donner à notre cœur, ce moteur, celui qui constitue la source de notre histoire…

“Dieu ne regarde ni vos corps, ni vos apparences mais Il regarde vos cœurs et vos actes.” [Muslim]

Ce hadith doit résonner en nous telle une évidence, tant sa portée est grande. Notre cœur, cet organe qui bat à toute vitesse exprime la grandeur de notre Créateur, il est le témoin de ce que nous sommes et le point d’ancrage de notre personnalité. En effet, nous pouvons dissocier corps et âme mais ceux-ci cheminent et cohabitent ensemble.

C’est en ce sens, que notre responsabilité réside dans le fait de purifier, soigner, sublimer ce cœur, celui qui renferme nos sentiments, nos émotions, nos pensées, nos opinions. C’est dans cette perspective que notre corps doit être préservé, ce réceptacle ne doit pas subir les dommages de l’érosion du cœur. Mon coeur subit, mon corps en pâtit…

Purifier son cœur, chérir son corps

Purifier son cœur, ce n’est pas simplement faire un brin de ménage négligé, c’est proclamer un acte de foi afin de se rapprocher du divin, c’est panser des blessures, tourner une page afin de renaître sous un nouveau jour. Nous avons tous en mémoire, ce meuble ou cette pièce où l’on amasse des objets et l’on assiste malgré nous, à l’accumulation d’un tas de déchets qui obscurcissent notre esprit.

C’est ce qui se passe avec notre âme, celle-ci doit être saine, dénuée de tout mal, de toute rancœur, souci qui pourraient encombrer nos vies et ainsi influer sur notre état de santé, sur notre humeur. Le cœur lourd ne peut entraîner que des maux que notre corps exprimera à sa manière. Et oui, tel un ordinateur, notre cœur a besoin de cette “mise à jour” interne. Ce sont des spams, des virus dont il faut se débarrasser !

Illustration signée @Yousvibes

Mohammed Minta, dans son ouvrage Cheminer vers Dieu, nous éclaire sur l’importance de cet acte fondamental et libérateur, cet exercice qui devrait être naturel, afin de nous affranchir de tant de choses et ainsi “cheminer” pas à pas vers celui qui nous a donné vie.

L’âme se purifie en obéissant à Dieu, en respectant Ses commandements et Ses Interdits, en  guérissant les maux du coeur, en cultivant les vertus et en éliminant les défauts, en maîtrisant les désirs. Il s’agit de lutter contre son âme, d’être endurant face à ses passions, d’établir un compte précis de ses actes, de protéger le coeur de la négligence et des dangers qui le guettent…”

Justement, parlons de la piété, At-Taqwa, cet objectif de vie, ce sommet de la foi accomplie qui devrait nous inspirer, nous guérir. La convoiter, c’est ainsi apprendre à apprivoiser son cœur et protéger son corps. Il la définit en ses termes :

C’est le savoir et l’action, une qualité du cœur et un comportement, un état où l’esprit, le cœur et le corps sont à l’unisson. C’est en fin de compte, un don de Dieu à ceux qui se soumettent, agissent font le bien”.

Cher lecteurs, chères lectrices, ce premier pas vers la guérison dépend de vous, de votre aptitude à vous saisir de votre âme et ce, au quotidien. Cela passe par un travail régulier sur nos intentions, la prière accomplie avec dévotion, le dhikr, le repentir et de multiples actes de la vie quotidienne. Il est si bon de se faire du bien, de se donner le temps.

Notre but ultime : être en paix avec soi, se donner corps et âme afin de plaire au divin in sha Allah.

Par Nûr Al-Qalam N.K