Si l’on devait décrire la vie simple, il suffirait de renvoyer à la biographie de notre bien-aimé Prophète, sallallahu ‘alayhi wa sallam, lui qui a choisit d’être un serviteur du Très-Haut et non un roi sur terre. Ainsi, l’un des enseignements premiers de l’Islam est le suivant : jouissez modérément des biens de la vie d’ici-bas, nul besoin d’en abuser. …

La simplicité en Islam : vers le minimalisme

En occident, dans une société de consommation telle que la nôtre, la simplicité est toute relative. Pour preuve, la première chose qui me vient en tête, lorsque l’on parle de détachement à la dunya, de vie simple, ce sont les meubles ! Allez savoir pourquoi, chez grand nombre d’entre nous, l’image de la vie simple, c’est avant tout une maison épurée au niveau du mobilier.

Cela fait certes partie de la vie simple, c’est indéniable. Les compagnons, qu’Allah les agrée, remplissaient leurs maisons de dhikr, de lecture du Coran et de prières. Nous avons remplacé cela par des meubles et de la vaisselle, richesses futiles dans un monde qui ne nous reçoit qu’en tant que passagers.

Mais avoir peu de meubles signifie-t-il être détaché de ce monde ? Nos besoins sont-ils strictement liés à cela ?

A réfléchir, la vie simple c’est aussi, à mon sens, autre chose … Qui pourrait dans un premier temps vous sembler bien compliquée, mais qui, à la réflexion, découle d’une simplicité inouïe et d’un détachement de ce monde certain … c’est se détacher de nos dépendances, le plus possible, de cette société, inverser les codes.

être proche de la nature et des animaux

Ainsi, il nous semble simple d’aller au supermarché, et d’acheter, en plein hiver, des tomates. Alors que les tomates, en hiver, y’en a pas dans nos jardins. Alors on pense qu’il est simple d’acheter (et de consommer) des tomates en hiver, car il y en a sur les étalages. Que nenni ! La simplicité, la vraie, c’est de consommer les fruits de saisons. Cela semble difficile : allons-nous pouvoir nous passer de notre salade tomate-maïs-concombre tout l’hiver ?

Et bien nous ne devrions même pas avoir ce choix, et appendre à se contenter de ce que la terre, notre terre, celle de nos régions, nous offre. Le must est même de manger ses légumes à soi, si l’on a la chance d’avoir un jardin : non seulement s’occuper de son potager est bon pour l’esprit, mais en plus, quelle satisfaction que de manger le fruit de son labeur !

Pour info, les fruits et légumes de l’hiver sont : les betteraves, les brocolis, les carottes, le céleri, le choux (fleur, de Bruxelles, etc.), les courges, les endives, la frisée, la mâche, les navets, les poireaux, les pommes de terre, les clémentines, les kiwis, les mandarines, les noix, les oranges, le poires et les pommes. Un outil très utile a été mis en place par le site Manger Bouger : le calendrier des saisons.

La simplicité, c’est aussi n’avoir pas besoin d’acheter des habits car on sait les coudre soi-même. On peut bien évidemment se coudre quarante robes mais les coudre nous même prendrait du temps (plus qu’une heure de shopping dans les grandes enseignes ^_^), et freinerait nos pulsions consommatrices.

Certes, tout le monde n’est peut-être pas doué pour la couture, mais cela s’apprend. C’est aussi apprendre, pourquoi pas, la poterie, pour savoir confectionner ses plats, ses assiettes, ses tasses. C’est égorger soi-même (messieurs) la viande que l’on mangera. Parce que la viande, on en mangera peu de toute façon (nous mangeons aujourd’hui bien trop de viande : cela tue la planète, et n’apporte rien de bon à notre organisme).

La vie simple finalement, c’est ne posséder pas grand-chose, mais surtout, c’est dépendre le moins possible des autres, et encore plus dans cette société. C’est savoir vivre non comme un marginal, mais comme un indépendant, qui a des besoins, mais limités.

Je ne prône pas un retour aux temps où l’on s’aidait des bœufs pour labourer la terre … mais nous avons perdu tellement de cette simplicité, tout nous est acquis sans grand effort.

Le bonheur se trouve dans les choses simples

Si l’on regarde la vie que mènent les hommes dans certaines contrées du monde, où la simplicité (et lorsque l’on entend simplicité, cela ne signifie pas « facile », mais épuré des besoins secondaires que nous nous créons) n’est pas un choix mais un mode de vie ancestral, on s’aperçoit que ces gens sont bien plus heureux que nous, pauvres consommateurs embourbés dans nos frustrations.

Nous détacher de nos dépendances, quelles qu’elles soient, prend du temps. Nul besoin de tout abandonner d’un seul coup ; le risque encouru serait que la nafs (ego), attachée au bas-monde, ne supporte pas un tel changement. L’Islam est venu rectifier la vie des gens petit à petit. L’essentiel est de prendre conscience de notre attachement au matériel puis, petit à petit, de s’en détacher. Et de le remplacer par le dhikr d’Allah, bien plus efficace pour rendre un foyer agréable et serein !