Il y a des moments comme ceux-là, on est pressée et on se précipite pour finir de ranger la maison, habiller les enfants, faire sa propre toilette. Le mari s’énerve car il ne retrouve pas ses clés, le plus grand appelle à l’aide car il ne retrouve pas son pull, le moyen désespère dans les cabinets en attendant que l’on vienne l’essuyer, le plus petit, pour une raison inexpliquée, a retiré tous ses vêtements et sa couche alors que l’on venait de finir de l’habiller et là, dans cette ambiance chaleureuse et conviviale, enchaînement de la quadruple attaque :

1. Écrasement du petit doigt de pied dans l’angle du canapé
2. Impact latéral de la hanche sur le coin de la table à manger
3. Collision frontale avec la porte de la salle de bain
Et, alors que l’on pense déjà être au bout de sa vie, le pompon : on s’assomme avec la porte de placard du haut de la cuisine laissée (délibérément ?) ouverte par sa tendre moitié…Là, donc, naturellement, on n’a qu’une envie, c’est de hurler un truc du genre : « Saperlipopette ! »Mais on ne le fait pas mes soeurs, non, non, non car nous sommes Musulmanes (bien plus fortes que Superman).
On se reprend, on affronte la douleur mieux que Yoda et on l’accepte !
Alors, la journée devient magnifiquement belle, car nos bobos sont des rappels et que, quand un malheur nous atteint, on fait de notre mieux pour relativiser par rapport aux épreuves qui touchent le reste de la communauté et patienter en disant : « El hamdulillah« , les louanges sont à Allah, « Tahouroun InchaAllah« , c’est une purification, si Dieu le veut.
Soudain, on se sent pousser des ailes, probablement avec l’aide et la Baraka de Celui à qui nous avons rendu grâce dans l’épreuve.Les clés sont posées en évidence sur le buffet. Le pull, sur lit. Le moyen, nettoyé et le petit dernier, rhabillé. On n’a déjà plus mal nulle part, et des erreurs auront sûrement été effacées.Ne trouvez-vous pas que, finalement la journée a plutôt bien commencé ?

El hamdulilah ‘ala kulli hal ?

Un texte de l’émerveilleuse